Le numéro d'hiver de Continuité, «Le patrimoine, source d'inspiration. Passé recomposé», célèbre les rapports fructueux qu'entretiennent patrimoine et création. Entre autres articles, on brosse un portrait de la manière dont des artistes se sont inspirés du patrimoine à travers le temps; on présente des outils pour guider les architectes qui doivent intervenir sur des bâtiments anciens et on réfléchit à la manière dont le patrimoine inspire l'architecture. En marge du dossier, la chronique «Collection» nous fait découvrir Carlotta, danseuse professionnelles des années 1930 à 1950; la chronique «Restauration» porte sur la maison Jacques-Richer-dit-Louveteau; et on souligne le 100e anniversaire des Cercles des fermières du Québec.
À la une du numéro d'hiver de la revue Nuit blanche, retrouvez Dominique Fortier, autrice et traductrice dont les écrits, maintes fois primés, naviguent entre le roman et l'essai. Michèle Bernard l'a rencontrée. Découvrez ensuite la réédition du Canadien français et son double (2018 [1972]) de Jean Bouthillette, un essai dépeignant l'aliénation d'un peuple vers sa reconquête, la vie littéraire de l'auteure prolifique et éclectique Aline Apostolska et deux récentes parutions du Cheval d'août : Créatures du hasard de Lula Carballo et Les fins heureuses de Simon Brousseau, toutes deux imprégnées d'une poétique du prosaïsme. Puis, Gérald Baril retrace les critiques adressées au marxisme pour mettre au jour la dimension écologiste du programme émancipateur élaboré par Marx. Enfin, retrouvez plusieurs critiques d'ouvrages récemment parus, un article sur Le dernier chalet d'Yvon Rivard par Jean-Paul Beaumier, ainsi que « Pourquoi a-t-on décerné le prix Nobel à Bob Dylan ? » par Yves Laberge.
Pour son édition estivale, Nuit blanche propose discussion et réflexions autour des « arts littéraires ». Il est aussi question de sexualité avec un article sur trois ouvrages consacrés à « Marie-Victorin, un frère pas comme les autres », et un sur l'essai explosif de Laura Kipnis, qui n'a pas peur des positions impopulaires, Le sexe polémique. Quand la paranoïa s'empare des campus américains. L'écrivaine méconnue mise de l'avant cette fois est la licenciée ès lettres et danseuse nue Colette Andris. Aussi un sommaire, une entrevue avec Audrée Wilhelmy, le roman Ténèbre de Paul Kawczak, un hommage de Michel Pleau à Nicole Gagné et de nombreux commentaires critiques de lecture dont, entre autres, La trajectoire des confettis de Marie-Ève Thuot, Fabliau des temps nouveau d'Antonine Maillette et Shuni de Naomi Fontaine.
En couverture de l'édition automnale de Nuit blanche, retrouvez non pas une personne réelle, mais une modélisation 3D, un avatar numérique créé à partir de fragments d'images, de textures biologiques, tel un Frankenstein moderne. Il s'agit d'une oeuvre, inédite à ce jour, de l'artiste multidisciplinaire et autrice Karoline Georges qui signe un article soulignant les 200 ans du fameux personnage de Mary Shelley. À l'ère de l'intelligence artificielle, le mythe de Frankenstein est peut-être plus actuel que jamais. Jeanette Winterson, figure de proue de la littérature queer britannique, en fait la preuve avec Frankissstein comme l'écrit Patrick Bergeron dans l'article « De l'amour et des restes posthumains ». Aussi, Michel Pleau poursuit son enquête auprès de neuf poètes du Noroît, maison qui célèbre cette année son 50e anniversaire. Et toujours en poésie, Valérie Forgues présente le plus récent recueil de la Nord-Côtière d'origine Noémie Pomerleau-Cloutier. Bref, de parties d'échecs en réflexions sur le racisme, la misogynie ou encore le rêve, ce numéro vous réservent d'intéressantes réflexions. (source : Nuit blanche)
Dans ce numéro de printemps, Catherine Voyer-Léger dresse le portrait posthume du poète et essayiste polémiste Robert Yergeau, figure multiple des littératures franco-canadienne et québécoise. La mémoire et l'héritage sont des thèmes récurrents dans la littérature, spécialement dans Mon père, ce truand de Deni Y. Béchard et Mémoire du feu d'Eduardo Galeano, deux parutions analysées par Patrick Bergeron et Michel Nareau respectivement. Le collaborateur Jean-Paul Beaumier découvre avec délectation le Journal d'un écrivain en pyjama de Dany Laferrière et Judy Quinn pénètre dans la Géométrie des ombres de Jean-Pierre Issenhuth.
Notre époque semble obsédée par les états de la chair, qu'elle juge et évalue sans cesse. Le corps est à la fois l'objet d'un culte et d'une détestation ; il faut quantifier sa performance ou ses limites, viser son amélioration continue. On accepte sans trop broncher une pénible entreprise d'uniformisation des corps et des pratiques qui le conditionnent, à un point tel que notre définition étroite de l'esthétique des corps se confond avec une appréciation morale. On peut aussi se demander si le corps est aujourd'hui autre chose qu'un moyen d'afficher sa réussite ou, inversement, un baromètre de l'échec. Et il va sans dire que quiconque tente d'échapper à cette entreprise d'uniformisation et d'évaluation s'expose à diverses sanctions, à commencer par l'exclusion.
Devant ce sombre scénario, il ne faudrait cependant pas oublier que le corps, précisément parce qu'il est fini et faillible, peut constituer un lieu de résistance. Le corps, malgré la lutte qu'on lui livre, demeure le siège de la sensibilité humaine, de la créativité, des passions. Il donne à voir la beauté de l'inaltérable passage du temps. Alors que le rythme de la vie sociale, arrimé à la production, s'accélère sans cesse, le corps, lui, suit sa propre temporalité.
Comment « porter » son corps librement et joyeusement, sans se laisser déterminer par sa contingence ni le soumettre à une coercition héritée de notre système économique ?
Ici, les textes tentent, chacun à leur manière, de détricoter des mythes, de troubler les grands récits et de sonder les figures héroïques qui font la trame de notre histoire. Qu'annonçaient ces oeuvres, ces mouvements, ces grandes idées et ces personnages qu'on a érigés au rang d'idéal, placés en surplomb de la société ? Qu'est-ce que leur traversée du temps dit de nous, aujourd'hui ?
Mais pourquoi, demanderez-vous, personnaliser cette question, en parlant de « déroute des héros » comme on déboulonne des statues ? N'a-t-on pas déjà renoncé à quelque chose lorsqu'on chasse le spectre de ceux et celles (surtout ceux, car nous avons la mémoire bien sélective) qui nous ont si longtemps inspirés ? La « déroute des héros » désigne en fait un phénomène plus vaste. Quelque chose comme un déplacement ; une tentative d'éclairer les angles morts qui, peut-être, nous ont longtemps empêchés de voir que ce que nous tenions pour extraordinaire travaillait en fait contre nous, contre le rêve de justice et de liberté pour le plus grand nombre possible. Il ne s'agit pas de répudier un héritage ni d'affirmer que nous ne croyons plus à rien, que rien dans notre passé ne mérite d'être défendu. Cela témoigne plutôt de la fin de la naïveté.
Nous proposons qu'il soit encore possible de faire autre chose que danser autour du brasier. Réfléchissons ensemble, rassemblons-nous, écrivons pour échapper à la déprime des temps, à sa terrible uniformisation ; faisons preuve d'imagination et de courage politique, et tentons l'impossible, puisqu'il y a devant nous un défi immense, ce que nous rappellent
les adolescents qui descendent dans la rue les vendredis. La déroute des héros désigne l'urgence de retrouver l'essentiel : cette impulsion qui se passe d'héroïsme, qui ne mise pas sur la grandeur des individus ou des mythes, mais sur la mise en commun des espérances.
Publiées par les soins de l'Université de Montréal, les Études françaises souhaitent contribuer au resserrement des liens, déjà étroits, qui unissent les universités d'Europe à celles du Canada français.
Notre revue diffusera donc de ce côté-ci de l'Atlantique des articles inédits rédigés par des professeurs français ou européens d'expression française, dont un certain nombre lui apportent déjà leur collaboration. Nous leur disons notre gratitude et nous espérons que d'autres accepteront de se joindre à eux. Mais pour que les échanges se fassent dans les deux sens, nous voudrions initier le public d'outre-mer aux problèmes si particuliers de la littérature canadienne-française, qui s'est longtemps cherchée et qui maintenant se trouve.
Cet ouvrage présente une étude systématique des prix industriels en France durant les vingt dernières années. Le phénomène fondamental de l'inertie des prix, dont on connaît le rôle important dans les politiques économiques conjoncturelles, est analysé ici aussi bien au niveau de la théorie qu'au niveau de l'économétrie appliquée.
Une réponse est apportée à des questions essentielles concernant la spécificité du mouvement inflationniste en France, les particularités des grands secteurs d'activité, la dynamique des prix industriels au cours des périodes successives de forte croissance et de crise, le rôle des variables de structure industrielle.