Le Sud-Kivu, dévasté par des années de guerre, ne laisse pas de place à la rêverie. Datura et quinze autres personnes témoignent de leur vie au quotidien dans cette région meurtrie et lointaine de la République démocratique du Congo. Rebelles repentis ou en activité, politiciens déçus, femmes abusées et désabusées, Pygmées déplacés, instituteurs démotivés, tous parlent et sans haine. Chaque histoire est unique. Leurs trajectoires divergent, leurs souvenirs se ressemblent et tous poursuivent le même désir : vivre, un jour, dans un Congo en paix.
À peine installés, nos gouvernants font face aux doutes, aux hésitations, aux interrogations. Pourquoi et pourquoi de nouveau ? Parce que leur réussite - et la nôtre - exigent une modernisation effective de l'action publique, mère de toutes les réformes dont notre pays a besoin. Parce que le management public en est la clé. Enfin et surtout parce que cela nécessite de retrouver ce que sont le sens du service public et le management de celui-ci lors même qu'il se trouve confronté aux nouvelles complexités du monde. Ainsi, toute la chaîne qui va de la compréhension des enjeux à la mise en oeuvre des décisions doit être repensée.
La réponse aux urgences implique un art consommé de la lenteur pour maîtriser le temps de la compréhension et laisser le temps à la confiance de s'installer en réduisant les extrémismes et les tentations isolationnistes. Oui, les urgences sont là : tout s'accélère et, pour ne pas risquer d'ouvrir des boîtes de Pandore, l'Etat et l'Administration doivent penser et agir en stratèges. Il faut un « Président manager », des « ministres managers » et des managers publics.
Pour construire notre futur dans des services publics rénovés, ajuster les bonnes mesures, pratiquer placidement l'essai/erreur ou l'expérimentation, mettre en place les conditions du succès (formation des acteurs, mobilisation, réorganisations), la lenteur s'impose. Dans la même temporalité l'on doit aussi donner du temps aux Médias, partenaires de la Démocratie, afin de maîtriser la vitesse
Pour son édition du printemps, la revue Liberté a voulu jeter un regard en arrière sur la mobilisation étudiante de 2012, 10 ans après les faits. Comment plonger dans le vif du sujet en évitant la nostalgie tout autant que l'amertume ? En s'intéressant aux mouvements sociaux, aux appels à mobilisations qui aujourd'hui résistent et se déploient, en proposant des textes qui s'inscrivent dans la tension, l'ambivalence entre découragement et perspectives de mobilisations dans l'avenir. Dans ce dossier, lisez Jean-Pierre Couture, Dalila Awada, Cloé Zawadzki-Turcotte, Natalie Stake-Doucet, Alexandre Fontaine-Rousseau ainsi qu'un entretien avec Rosalie Thibault et Jacob Pirro de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES). Aussi au sommaire, les actes du colloque Édouard Glissant au Québec : Quarante ans après Le discours antillais, et un reportage sur les skate-parks et la jeunesse queer.