XVIe siècle (Renaissance)
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Décapitées ; trois femmes dans l'Italie de la Renaissance
Elisabeth Crouzet-pavan, Jean-claude Maire vigueur
- Albin Michel
- 3 Avril 2018
- 9782226430144
Entre 1391 et 1425, trois femmes sont décapitées sur ordre de leurs maris. Épouses de trois des plus grands seigneurs de l'Italie de la Renaissance - Mantoue, Milan, Ferrare -, Agnese Visconti, Beatrice de Tende et Parisina Malatesta sont exécutées pour cause d'adultère. Pourtant, aucune femme infidèle ne subissait alors un tel châtiment et, autre étrangeté, loin de dissimuler ces mises à mort, les trois seigneurs les rendent au contraire publiques. Il y a là une énigme historique qu'Élisabeth Crouzet-Pavan et Jean-Claude Maire Vigueur entendent bien élucider. Ces trois femmes ont certes trahi les liens du mariage, mais elles sont surtout coupables d'avoir tenté de prendre une part active aux grandes innovations politiques et culturelles de leur temps. Elles sont châtiées pour avoir voulu transgresser le statut traditionnellement effacé de « l'épouse du seigneur. En les faisant périr, leurs maris réaffirment symboliquement leur pouvoir de princes.Cette enquête passionnante sur les moeurs, les pratiques culturelles et l'autorité des seigneuries florissantes de la Renaissance italienne est aussi une contribution importante à l'histoire des femmes. C'est l'Italie de la première Renaissance, l'Italie des violences des hommes, mais aussi de l'humanisme naissant et de la passion pour les arts, qui est au coeur de ces trois tragédies féminines.
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On la surnomme la Joyeuse : arrivée de Russie comme esclave, Roxelane fascine par sa beauté et son intelligence. À Istanbul, elle brille et se fait remarquer parmi les 300 femmes du harem de Soliman le Magnifique, fils de Selim le Cruel. Mais, dans cet impitoyable monde d'hommes et de conquérants qu'est la cour ottomane du XVIe siècle, Roxelane va devoir se battre et opposer son ingéniosité à la loi qui l'asservit. À l'image de cet empire qui fit trembler l'Occident, conquit l'Europe et l'Asie, elle va employer toute sa ruse et son charme pour séduire Soliman, accéder au pouvoir et assurer à sa descendance le trône de l'empire...
Sublime fresque de la cour ottomane et d'un empire d'une incomparable puissance, ce roman d'amour et d'aventures nous plonge au coeur de la civilisation musulmane, ses raffinements et ses cruautés. Passionnée par la culture arabe, Isaure de Saint Pierre fait revivre à merveille le destin d'une extraordinaire modernité de Roxelane, cette femme unique qui, par son génie et sa soif de puissance, finit par dominer un monde d'hommes. -
La Révolution des curés : Paris 1588-1594
Arlette Lebigre
- Albin Michel
- L'Aventure humaine
- 1 Décembre 2013
- 9782226294487
13 mai 1588, un roi traqué par l'émeute s'enfuit de Paris pour n'y plus revenir. 22 mars 1594, un autre roi se glisse furtivement dans la capitale qui le repousse depuis six ans. Que cache ce vide historique entre le dernier des Valois et le premier des Bourbons ? Pourquoi tant de haine contre Henri III ? Pourquoi cette résistance désespérée à Henri IV ? Une réponse : la révolution.Révolution insolite, prêchée par des chefs religieux fanatiques et démocrates qui, une main sur l'Évangile, l'autre sur le mousquet, mettront le pays à feu et à sang pour défendre une double cause : la foi catholique, la souveraineté du peuple. Révolution née de l'exaspération de la passion religieuse, mais aussi du refus d'un pouvoir politique sans contrôle et de la prise de conscience des injustices sociales. Révolution populaire, certes, mais voulue et menée par des intellectuels, hommes d'Église et hommes de loi, transfuges de la haute bourgeoisie et étudiants contestataires.On est très loin des clichés si souvent plaqués sur ce « temps des troubles » - Henri III le dégénéré, Henri de Guise le héros, Henri IV le libérateur. Le vrai visage du drame est à chercher ailleurs, dans les rues et les églises, à la Sorbonne et à l'Hôtel de Ville, chez tous ceux qui en furent les témoins et parfois les victimes. Six ans de violence, de complots et d'assassinats, des foules en délire, des dizaines de milliers de morts : avec deux cents ans d'avance, Paris s'offre sa première grande fête révolutionnaire.Arlette Lebigre, née en 1929, docteur en droit, licenciée ès lettres, agrégée des Facultés de Droit, est professeur à l'Université de Paris XI. Spécialisée en histoire du Droit et des Institutions pour la période moderne (XVIe-XVIIIe s.), elle a notamment publié un Manuel d'Histoire du Droit Pénal (en collaboration avec André Laingui, 1979) et « Les Grands Jours d'Auvergne, désordres et répression au XVIIe siècle », 1976.