Injustifiable au regard du droit international, la guerre que mène Poutine contre l'Ukraine constitue la plus grande remise en question de l'ordre mondial depuis 1945.
À la tête des juristes, universitaires et chercheurs français qui, à la suite de l'ancien Premier Ministre britannique Gordon Brown et du juriste Philippe Sands, appellent à la création d'un tribunal spécial pour juger les crimes d'agression contre l'Ukraine, Mathilde Philip-Gay raconte le combat actuellement mené pour juger les responsables du crime d'agression contre l'Ukraine.
Mais pourquoi juger le chef d'État russe alors que George Bush ne l'a pas été pour la guerre en Irak ? Quelle sanction risque-t-il vraiment ? Vladimir Poutine peut-il être jugé par une juridiction internationale, en Ukraine, à La Haye ? Échappera-t-il au jugement par l'amnistie ou par une autre solution politique ?
Mathilde Philip-Gay montre qu'en laissant faire les dictateurs, c'est toute la crédibilité, l'efficacité et la légitimité du système juridique international qui se trouvent anéanties. Ne pas punir cette nouvelle agression, c'est préparer les conflits mondiaux de demain ; accepter qu'il n'y ait alors plus aucun recours juridique, c'est céder à la « loi de la guerre ». Il faut donc reposer les grands principes du droit international afin de juger ceux qui ont décidé de l'invasion de l'Ukraine, et, en premier lieu, Poutine.
Mathilde Philip-Gay est professeure des universités en droit public à l'Université Jean Moulin Lyon 3, vice-Présidente chargée d'« Égalité, laïcité et lutte contre toutes les discriminations ».
D'importation récente en France, le « wokisme » ne cesse d'étendre son emprise, en particulier à l'Université et dans le monde culturel. Partant de louables intentions de lutte contre les discriminations, il engendre des pratiques parfois problématiques. Il flirte alors avec des tentations totalitaires qui rappellent un passé stalinien mal connu des nombreux jeunes tentés par cette mouvance perçue comme progressiste. Or ils en ignorent les risques pour les valeurs démocratiques fondamentales : l'universalisme, la rationalité scientifique, la liberté d'expression, la laïcité. C'est pourquoi la critique du wokisme ne relève pas d'une pensée conservatrice ou réactionnaire mais de la défense du modèle républicain.
Exemples à l'appui, Nathalie Heinich éclaire ce phénomène et donne des clés pour en comprendre les fondements. Et elle appelle à la vigilance contre certaines dérives du wokisme vers un totalitarisme militant, un « totalitarisme d'atmosphère », non étatique certes mais néanmoins puissant.
Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, est membre de l'Observatoire des idéologies identitaires. Outre ses nombreux ouvrages de recherche, elle a publié deux textes d'intervention : Ce que le militantisme fait à la recherche (Gallimard, « Tracts », 2021), et Oser l'universalisme. Contre le communautarisme (Le Bord de l'eau, 2021).
Un malaise profond s'est emparé de la politique : les citoyens n'ont plus confiance en leurs représentants, les gouvernements paraissent s'opposer à l'intérêt du peuple, la société se crispe. Face à une politique qui semble oublier sa valeur et se perdre en discours sans cohérence, il est urgent de clarifier les mots et les idées.
De la fragilité de la démocratie à la place des femmes en passant par le ras-le-bol fiscal, Antoine Houlou-Garcia interroge la crise actuelle à travers des expériences politiques surprenantes, des idées originales et des personnages visionnaires ayant jalonné l'Histoire, ici et ailleurs.
Très accessible, facile à lire, ce manuel citoyen s'adresse aux étudiants en sciences politiques comme à toutes celles et tous ceux qui veulent éclairer leur opinion et leurs jugements - et sans doute devrait-il faire réfléchir l'ensemble de la classe politique !
« J'ai été un homme politique. Je ne le suis plus. Ma parole est libre. Je suis entré en politique par effraction. Et j'en suis sorti avec le dégoût.Le désastre ne peut plus être maquillé. Partout monte, chez les Français, le sentiment de dépossession. Nous sommes entrés dans le temps où l'imposture n'a plus ni ressource ni réserve. La classe politique va connaître le chaos. Il n'y a plus ni précaution à prendre ni personne à ménager. Il faut que les Français sachent. En conscience, j'ai jugé que le moment était venu de dire ce que j'ai vu. »Philippe de Villiers
La France est meurtrie par le terrorisme. Mais il y a plus grave : elle est en train de perdre son identité. Si l'on ne fait rien, selon Philippe de Villiers, la voix du muezzin couvrira le son des cloches de nos terroirs.
L'auteur a eu accès à de nombreuses informations qu'il divulgue ici pour que les Français sachent et prennent conscience de l'extrême gravité de la situation.
à travers une mise en perspective vertigineuse, il rappelle comment, depuis les années 1980, notre pays a été lentement mais surement « islamisé ». Rien n'a été fait pour répondre aux vagues migratoires et au plan secret de l'Europe. Pire, ce projet d'un « Eurislam », révélé ici au grand jour, a été encouragé par les élites françaises.
Il faut renouer avec notre pays. Philippe de Villiers propose d'inventer un nouveau roman national qui soit un roman d'amour. Pour que chaque Français puisse partir dans la vie avec un bagage imaginaire qui porte ses rêves.
Le 25 mai 2020, George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, meurt sous le poids d'un policier blanc lors d'une arrestation à Minneapolis. Sa mort suscite l'indignation de l'opinion publique partout dans le monde et relance le mouvement Black Lives Matter.
Le 5 juin suivant, Christian Rioux, correspondant de longue date du Devoir à Paris, signe un texte intitulé « Tous Américains ? », republié deux jours plus tard dans le Courrier international. C'est la première d'une série de six chroniques polémiques sur le mouvement antiraciste. Il joint ainsi sa voix à la constellation des chroniqueurs de France et du Québec qui n'ont pas hésité à exploiter la mort de George Floyd pour mieux déployer leurs armes contre leurs cibles habituelles : le politiquement correct, les « racialistes », les vendus à la cause de l'impérialisme américain, le multiculturalisme.
Dans cet essai à mi-chemin entre la lettre et la réflexion critique, l'historien Jean-Pierre Le Glaunec déboulonne le discours conservateur des chroniques floydiennes de Christian Rioux. Il pose surtout cette question, décisive en démocratie : jusqu'où est-il permis de tordre les faits historiques afin d'honorer nos convictions politiques ?
Ce livre appelle un choix : le bruit et la haine ou la compassion et la compréhension.
En finira-t-on jamais avec le prolétaire ? L'homme déraciné, aliéné, exploité, dont Marx annonçait la disparition dans la future cité communiste, hante toujours la société mondiale. L'homme dépossédé de lui-même, et au nom de qui toutes les révolutions du siècle ont eu lieu, n'a pas disparu, loin s'en faut. Il s'est multiplié au point que le monde entier - le tiers monde ! - se prolétarise sans cesse, au sens strict où l'entendait l'auteur du Capital. Jacques Ellul propose ici une analyse totalement subversive. D'une certaine manière, elle prend Marx au mot ! Le prolétariat, affirme-t-il, n'a pas été un produit du seul capitalisme, mais bien de la société industrielle elle-même. Ainsi, la révolution soviétique, la voie chinoise, tout comme l'évolution du tiers monde, aboutissent - au rebours de leurs intentions proclamées - à la création d'un immense prolétariat mondial. Toutes les révolutions ont échoué. Toutes, au-delà des discours et des idéologies, ont cédé à la fatalité industrielle et technicienne du capitalisme qu'elles entendaient combattre. Et pourtant, en ce début des années quatre-vingts, la première vraie révolution devient possible. Une extraordinaire conjonction de facteurs historiques - et technologiques - rend vraisemblable une rupture politique infiniment plus radicale que tout ce que les idéologies ont jusqu'alors envisagé. Pour quelles raisons ? À quelles conditions ? Serions-nous encore capables d'une véritable espérance révolutionnaire ?
En collaboration avec Marie-France Bazzo, Maka Kotto et plusieurs autres, voici un ouvrage qui traite de la liberté d'expression (que ce soit à propos du mot en n, ou de la pièce de théâtre SLAV), des débats sur le genre, ainsi que d'autres questions sociales fortement médiatisées qui ont provoqué un certain malaise dans la société.
Un manuel qui met l'accent sur les méthodes et méthodologies propres à la science politique, avec des conseils pratiques pour mener à bien un travail de recherche.
Une initiation à la recherche en science politique à travers :
o une présentation pédagogique des méthodes de collecte et d'analyse des données
o des conseils pratiques pour mener à bien un travail de recherche
o des exemples concrets extraits de la littérature récente
o des tableaux de synthèse, des mises en situation et des définitions des termes clés
Pour apprendre à :
o réaliser un travail scientifique
o élaborer une stratégie de recherche
o choisir et collecter les données pertinentes
o analyser et interpréter les résultats
o identifier les forces et les faiblesses de chaque méthode
Avec exercices interactifs en fin de chapitres pour intégrer et réviser la matière.
Au moment où les partis populistes remportent des succès déconcertants dans les sociétés libérales occidentales, en Autriche, en Italie, aux États-Unis..., nul ne saurait douter que nous traversons aujourd'hui ce que Chantal Mouffe appelle un « moment populiste », qui s'explique par la désaffection croissante envers les partis de gouvernement traditionnels et la défiance envers la chose politique dans son ensemble.
Après L'illusion du consensus, la gauche progressiste que défendait l'auteure, capable de revitaliser la démocratie et de rétablir un espace où s'expriment les conflits, doit désormais se reconstruire ; et il semble bien qu'elle n'ait d'autre choix que d'adopter, elle aussi, une « stratégie populiste ». Mais attention, par « populisme de gauche », il faut entendre la stratégie qui vise à construire une frontière entre « le peuple » et l'« oligarchie », la seule frontière politique qui vaille, comme l'avance Chantal Mouffe dans ce texte aux allures de véritable manifeste.
Chantal Mouffe, théoricienne de la « démocratie agonistique », est notamment l'auteure de L'illusion du consensus, où elle esquissait déjà, à partir d'un diagnostic pragmatique, des pistes de pensée et d'action inédites pour une nouvelle gauche.
Par l'importance qu'elle a prise dans le travail institutionnel et politique, la communication est une entrée privilégiée pour comprendre les transformations contemporaines de la conquête et de l'exercice du pouvoir.
Dans la conquête comme dans l'exercice du pouvoir, la communication occupe aujourd'hui une place cruciale. Chaînes d'information continue, réseaux sociaux, cotes de popularité, emballements médiatiques et stratégies d'influence des groupes de pression sont le nouvel horizon de l'activité politique.
Si l'éloquence et le maniement ritualisé des symboles y sont toujours de mise, « bien communiquer » est devenu un impératif absolu dans les sociétés de l'information... voire de la sur-information.
Ce manuel expose tout d'abord le mouvement historique au terme duquel l'espace public, les médias de masse et la mesure de l'opinion sont devenus un enjeu central du jeu politique.
En s'attachant à les remettre en contexte, il présente ensuite les évolutions d'une science de la communication politique née au croisement de la recherche universitaire, de la publicité des affaires politiques et de l'économie des médias.
Enfin, il propose de suivre l'invention puis la consécration de nouveaux « métiers » - des spin doctors aux community managers - dans la division du travail politique.
Ponctué de définitions claires et d'exemples nombreux, cet ouvrage à l'approche inédite donne toutes les clés pour comprendre les formes historiques et immédiatement contemporaines de la communication politique.
Pour les étudiants et enseignants des 1er et 2e cycles en science politique et en sociologie ainsi que des formations supérieures en communication et en journalisme.
Libéralisme, conservatisme, socialisme... Pour tout savoir sur ces courants et idéologies, les rattacher aux auteurs et oeuvres qui les caractérisent et les replacer dans une socio-histoire de l'État moderne et des sociétés contemporaines.
Alors que la démocratie contemporaine est fondée sur le débat d'idées, il est parfois difficile de s'y retrouver entre les différents courants : libéralisme, conservatisme, socialisme, républicanisme, communisme, fascisme, national-socialisme, etc.
Ce manuel décrit et analyse ainsi, des révolutions du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours, les soubassements sociaux, institutionnels et théoriques des idées politiques contemporaines et de leurs regroupements dans des idéologies en compétition.
Il propose une histoire des idées politiques en contexte, en les réinscrivant dans les sociétés et les grands débats de leur temps et en les resituant dans les transformations sociohistoriques plus amples de l'État et des structures sociales, économiques et techniques.
Pour les étudiant.e.s des 1er et 2e cycles en droit, en science politique, en histoire et en sociologie ainsi que pour les doctorant.e.s en sciences sociales.
L'urgence écologique, le développement éthique de l'intelligence artificielle, le stockage et la maîtrise de l'énergie... Tels sont les défis majeurs auxquels la France est confrontée et qui impliquent des transformations profondes de notre société. Répondre à ces enjeux s'annonce d'autant plus difficile que notre système démocratique est en crise : défiance envers les institutions et leurs élus, abstention sans précédent et polarisation de la vie politique en sont des symptômes préoccupants. Inquiets de cette situation et conscients de leurs responsabilités, trois ingénieurs du Corps des mines proposent par cet ouvrage d'étudier une nouvelle forme de démocratie : la démocratie délibérative. À visée pédagogique, il permet tout d'abord de mieux comprendre ce qu'est la démocratie délibérative en s'appuyant sur son histoire, ses principes et des exemples concrets. Il propose un cadre d'emploi clair pour faire émerger l'intelligence collective au service des politiques publiques et dans le respect des institutions existantes. Les auteurs dessinent une voie profondément enthousiasmante vers un renouveau démocratique et des politiques publiques plus justes et plus efficaces, voie qu'ils nous invitent à défendre avec détermination.
Qu'est-ce que le Conseil d'État ?Le plus influent des réseaux de pouvoir ?L'endroit où se fabrique un droit ésotérique pour initiés ?Un refuge doré pour les amis du Président en place ?Le juge suprême de l'Administration ?Un lieu de connivences et... de décisions ?Le dernier protecteur des libertés publiques ?
À travers son enquête, la première du genre, Yvan Stefanovitch nous fait découvrir la réalité de cette puissance invisible qui ne dit pas son nom.
Yvan Stefanovitch est journaliste. Il a publié une dizaine de livres dont Le Sénat, un paradis fiscal..., L'empire de l'eau et La caste des 500.
Ce livre est consacré au personnage principal du cinéma moderne brésilien des années 60 : Glauber Rocha. Son oeuvre révélatrice du "cinéma novo" alliant esthétique et politique de façon originale est bien connu des cinéphiles et suscita de nombreuses études en Europe. Ce livre constitue la contribution la plus solide à sa compréhension.
Pendant des dizaines d'années, Mayotte n'a pensé qu'à la départementalisation : c'est chose faite depuis le 31 mars 2011. Bien que légitime ce combat politique d'un demi-siècle a vraisemblablement occulté tous les autres, en particulier celui relatif au développement de cet étroit territoire. Mayotte reste aujourd'hui la région française la moins avancée au plan économique et social. Par son positionnement interdisciplinaire, cet ouvrage propose une analyse globale des spécificités de Mayotte.
Depuis un demi-siècle, de nombreuses révolutions pacifiques contre des dictatures ont abouti, comme en Pologne, au Kosovo ou encore en Serbie. Certaines, hélas, ont échoué. Cet ouvrage démontre que l'échec provient souvent d'actions désordonnées, d'une insuffisance de préparation pour rendre la lutte efficace, d'une sous-estimation de l'adversaire, enfin et surtout d'une méconnaissance de ce que recouvre une "stratégie", et de ce qu'elle exige dans son application.
Ce numéro sur le capitalisme rassemble plusieurs articles et entretiens : Le Nouvel Esprit du capitalisme (entretien avec Eve Chiapello et Luc Boltanski) - Depuis l'illusion économique (entretien avec Emmanuel Todd) - Le libéralisme est naturel (entretien avec Pascal Salin) - Relire Marx sans les marxistes - Keynes et la capitalisme - L'utopie d'une société sans dette etc
Sur la base des archives internes du RPF et de l'abondante correspondance de Jacques Foccart, à qui fut confiée l'implantation du gaullisme outre-mer, l'ouvrage de Sylvain Mary retrace l'histoire des militants antillais et guyanais du seul parti politique jamais dirigé directement par le général de Gaulle. Il met également en lumière le rôle clé joué par Jacques Foccart, issu d'une famille de blancs créoles de Guadeloupe, dans la formation d'un gaullisme local.
Comment intervenir dans les conflits sociaux sans céder à la tentation de la violence? Où trouver le courage de lutter sans armes face à un adversaire qui en dispose? C'est à ces questions que se rapporte la philosophie de Gandhi. Il élabore une conception renouvelée et harmonieuse des rapports entre éthique et politique.
Dans cet essai sur les racines de la violente crise politique qui agite le Mali depuis 2012, l'auteur démontre que l'une des premières causes réside dans les fragiles soubassements du système politique malien. Depuis les années 1960, il est en proie aux visions fantaisistes et aux promesses démocratiques illusoires de représentants irresponsables, corrompus et acteurs directs du narcoterrorisme. Loin d'être un cri de désespoir, cette analyse vise à panser les blessures d'un pays riche et multiculturel.
Louis Massignon (1883-1962) fut un des plus grands islamologues français et un des principaux acteurs de l'établissement d'un dialogue entre islam et Église catholique. Ami de Charles de Foucauld, de Lawrence d'Arabie et de Gandhi, ce professeur au Collège de France, spécialiste du monde arabe, était aussi un homme de terrain. Il participa à de très nombreuses missions commanditées par le ministère des Affaires étrangères.
Le tour de force de Gérard D. Khoury est d'avoir réussi à rassembler la plupart des rapports - jusque-là inédits - des missions de Massignon au Levant (de 1907 à 1955), et de mettre en valeur ses analyses politiques et culturelles, souvent en avance sur son époque, et en particulier ses considérations sur le monde et l'islam arabes. La foi fervente de Massignon le conduit à souligner de façon prémonitoire, dès les années 1920, la question des Chrétiens d'Orient, mais également celle des autres minorités, notamment les Alaouites de Syrie. Il comprit aussi très tôt que les Arabes et les musulmans, humiliés, seraient acculés à se radicaliser, et il ne dissimula pas ses craintes à cet égard.
Réunis pour la première fois, ces rapports de mission éclairent, à côté du parcours spirituel de Louis Massignon, la facette politique, méconnue, de l'oeuvre de cette grande figure du XXe siècle.
Dans cet essai, David Graeber guide le lecteur dans les rouages de la véritable démocratie pour déconstruire les idées reçues et réorienter de manière audacieuse notre compréhension de l'histoire politique.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fondation de l'Organisation des Nations Unies, prévaut une interdiction de faire la guerre. Seules 2 exceptions permettent le recours à la force armée. D'une part subsiste le droit à l'autodéfense, et d'autre part une action guerrière contre un pays est autorisée en cas de mandat préalable et explicite du Conseil de Sécurité de l'ONU. Hormis ces deux cas précis, la guerre est, depuis plus de 70 ans, interdite en droit international.
Cependant la réalité est toute autre. De nombreuses guerres dévastent le globe, et la fin des conflits militaires n'est pas en vue. Durant ces 7 dernières décennies, certains pays membres de l'OTAN ont trop souvent mené des guerres illégales, ce qui demeure encore aujourd'hui lourd de préjudices pour les populations des pays visés... mais sans conséquences pour les responsables.
Ce livre décrit, à travers l'exemple de 13 pays, comment des guerres illégales furent menées dans le passé (Iran, Guatemala, Egypte, Cuba, Vietnam, Nicaragua, Serbie), et le sont encore dans le présent (Afghanistan, Irak, Libye, Ukraine, Yémen et Syrie). Il montre comment les fondements de l'organisation pacifique qu'est l'ONU, et en particulier l'interdiction de faire la guerre, furent clairement sapés. Une terrifiante description d'une angoissante actualité, un réquisitoire contre l'OTAN, un plaidoyer pour la paix.
Daniele Ganser
Historien et irénologue, Daniel Ganser est un spécialiste de l'Histoire contemporaine depuis 1945 et un expert en politique internationale. Ses principaux axes d'étude sont la recherche sur l'énergie et la géostratégie, les mises en oeuvre de guerres secrètes, le combat pour les ressources et la politique économique. Il est le fondateur et le directeur du SIPER (Swiss Institute for Peace and Energie Research) à Bâle. Son précédent ouvrage en français s'intitule Les Armées secrètes de l'OTAN. Père de deux enfants, le professeur Ganser vit avec sa famille dans les environs de Bâle.