« Lorsque j'ai reçu votre première lettre, chère amie, je vous ai répondu immédiatement. Avoir de vos nouvelles plus de trente ans après m'a procuré une telle émotion que ma réaction ne pouvait être qu'un cri instantané.
Votre deuxième lettre, que j'ai sous les yeux, je l'ai gardée longtemps avec moi, c'est seulement aujourd'hui que je tente de vous donner une réponse. La raison de ce retard, vous l'avez sans doute devinée, puisque votre missive contient une singulière requête : "Parlez-moi de l'âme"...
Votre phrase : "Sur le tard, je me découvre une âme", je crois l'avoir dite à maintes reprises moi-même. Mais je l'avais aussitôt étouffée en moi, de peur de paraître ridicule. Tout au plus, dans quelques-uns de mes textes et poèmes, j'avais osé user de ce vocable désuet, ce qui surement vous a autorisée à m'interpeller. Sous votre injonction, je comprends que le temps m'est venu de relever le défi... »
" Un brillant essai." Lire-Magazine littéraire
La guerre, pour reprendre l'expression du général Le Borgne, serait « morte à Hiroshima » il y a plus d'un demi-siècle. Et pourtant elle n'a jamais cessé.
Actes terroristes, conflits israélo-palestiniens et moyen-orientaux, implosion de la Yougoslavie, pays déchirés par les factions, sans même parler des autres guerres : économiques, psychologiques, informatiques, guerres des sexes ou des générations... L'invasion de l'Ukraine par la Russie a pourtant rebattu les cartes. Cette fois, dit-on, c'est le retour de la vraie guerre, avec ses exactions, ses horreurs, sa violence. Mais qu'est-ce qu'une vraie guerre ?
En convoquant de grands philosophes politiques, de Platon à Marx, en passant par Machiavel et Hobbes, ce livre tente de répondre à cette question, qu'elle accompagne d'une série d'autres : qu'est-ce qu'une guerre juste ? Quelles sont les forces morales engagées dans un conflit ? Est-ce l'État qui fait la guerre ou la guerre qui fait l'État ? Enfin, après avoir exploré les significations et les enjeux du spectre de la guerre « totale », il affronte l'ultime question : pourquoi la guerre ?
Sélection Les 100 livres de 2022 - Lire magazine littéraire
" Un livre absolument nécessaire pour comprendre le nouveau monde dans lequel on vit. " Yann Barthès, Quotidien
" Un essai phare de la rentrée. " Marie-Pierre Grndahl, Le JDD
L'auteur reconnu de La prospérité du vice et d'autres best-sellers décrypte avec une joyeuse férocité cette prétendue « civilisation » qui va bouleverser nos vies. L'amour ? Désormais c'est Tinder ! Le bureau ? En télétravail ! Un nouveau job ? Ce sont les algorithmes qui recrutent ! Les partis politiques ? C'est sur Twitter ! Au centre de ce nouveau monde ? Homo Numericus, un être submergé de contradictions. Il veut tout contrôler, mais il est lui-même irrationnel et impulsif, poussé à des comportements addictifs par ces mêmes algorithmes qui surveillent les moindres détails de son existence.
Faut-il désespérer ? Pas nécessairement. La révolution numérique répond aux attentes d'une société qui voudrait que toute parole soit écoutée, sans vérité révélée. Trouver la voie qui permette d'accomplir cette utopie : telle est aussi l'ambition de ce livre.
Économiste reconnu pour sa clarté et son talent de pédagogue en France comme à l'étranger, Daniel Cohen est membre fondateur et Président de l'École d'Économie de Paris. Il a publié de nombreux livres à succès dont Nos temps modernes et Le monde est clos et le désir infini.
" Aucun autre de ses confrères économistes n'a cette capacité à mobiliser les penseurs les plus pointus de toutes les sciences humaines [...] avec une pédagogoie qui force de respect." Emmanuel Lechypre, L'express
Sélectionné pour le Prix Femina Essai
Prix Montaigne 2023
Alyosha Deminn est née à Vorenj, ville chantée par Ossip Mandelstam, à quelques centaines de kilomètres de Moscou. Les dérives de plus en plus autoritaires de Poutine lui ont fait prendre conscience de la nécessité de lutter. Membre de l'opposition, elle se bat contre le pouvoir anti-démocratique des dirigeants russes, fauteurs de guerre, sans égards pour leur peuple. Arrêtée à plusieurs reprises en Russie, elle y a été jugée et condamnée à deux reprises, subissant les plus éprouvants sévices et humiliations.
En racontant sans rien omettre ses 120 journées en enfer, Alyosha Deminn livre plus qu'un témoignage: le récit terrible de ses combats dans les geôles de Poutine, où l'on séquestre, opprime et torture les opposants et les militants des droits de l'homme. Son récit est une leçon de courage et de résistance, pour que le pluralisme démocratique et l'humanisme ne cèdent plus à la tyrannie.
Palmarès 2017 Le Point - 25 meilleurs livres de l'année
Invité à donner une conférence en Ukraine dans la ville de Lviv, autrefois Lemberg, Philippe Sands, avocat international réputé, découvre une série de coïncidences historiques qui le conduiront de Lemberg à Nuremberg, des secrets de sa famille à l'histoire universelle.C'est à Lemberg que Leon Buchholz, son grand-père, passe son enfance avant de fuir, échappant ainsi à l'Holocauste qui décima sa famille ; c'est là que Hersch Lauterpacht et Raphael Lemkin, deux juristes juifs qui jouèrent un rôle déterminant lors du procès de Nuremberg et auxquels nous devons les concepts de « crime contre l'humanité » et de « génocide », étudient le droit dans l'entre-deux guerres.C'est là enfi n que Hans Frank, haut dignitaire nazi, annonce, en 1942, alors qu'il est Gouverneur général de Pologne, la mise en place de la « Solution finale » qui condamna à la mort des millions de Juifs. Parmi eux, les familles Lauterpacht, Lemkin et Buchholz. Philippe Sands transcende les genres dans cet extraordinaire témoignage où s'entrecroisent enquête palpitante et méditation profonde sur le pouvoir de la mémoire.
Un père, des enfants, une entreprise à transmettre. Balzac en a fait le terreau de nombreux romans, les Américains des séries à succès, mais la réalité dépasse la fiction. Cette enquête riche en révélations plonge dans les coulisses et les secrets de famille du capitalisme français.
Vincent Bolloré a rebâti son empire pour le rendre désirable aux yeux de ses enfants. Mais il ne lâche rien. Bernard Arnault élève les siens comme on entraîne des chevaux de course. Jérôme Seydoux ne juge personne à sa hauteur. Dans la tribu Bouygues, c'est l'outsider qui a finalement gagné. Arnaud Lagardère, lui, a réduit méthodiquement l'héritage de son père, comme une vengeance oedipienne... Méconnues jusqu'à présent, les histoires de succession des Pinault, Decaux, Hermès, Mulliez, Peugeot, Gallimard ou Bettencourt racontent les privilèges, les haines et les trahisons qui empoisonnent les liens du sang.Sujet tabou, dossiers explosifs. Histoire universelle.
Au fil d'un récit haletant, deux journalistes réputées nous dévoilent pour la premières fois la véritable nature du pouvoir en France.
Raphaëlle Bacqué est grand reporter au Monde. Elle a écrit notamment Richie, L'enfer de Matignon ou La femme fatale avec Ariane Chemin.Vanessa Schneider est grand reporter au Monde et autrice de romans dont Elle s'appelait Maria Schneider ou La fille de Deauville et de plusieurs essais, notamment Le mauvais génie, avec Ariane Chemin.
" L'ouvrage offre un tour d'horizon pédagogique des bouleversements qui nous attendent, parsemé de cartes et de graphiques éclairants..." Marianne
Dans le jargon du GIEC, le scénario noir du changement climatique porte un nom : RCP8.5. Un scénario qui ressemble au script d'un fim catastrophe : fonte des glaciers, montée des océans, sécheresses, mégafeux, villes les pieds dans l'eau, fleuves à sec, crises sanitaires, disparition des espèces...
D'ici à 2050, un choc thermique d'une ampleur sans précédent rendra les continents chauds de plus en plus pénibles pour ceux qui y vivent et condamnera les zones tempérées à une alternance infernale de vagues de chaleur et de pluies diluviennes.
Mais en quoi cette fresque terrible nous concerne-t-elle ? Quels sont les dangers qui menacent vraiment la France à l'horizon 2050 si le pire scénario du GIEC devient réalité ? Comment notre vie quotidienne sera-t-elle bouleversée ?
Pour répondre à ces interrogations, l'auteur a rencontré des dizaines de scientifiques et d'experts. Cartes à l'appui, son livre brosse le tableau de la France de 2050 dont l'épisode historique de sécheresse et de canicules de l'été dernier nous a donné un avant-goût. Sans parti-pris, il montre que c'est maintenant qu'il faut se préparer à l'impensable -voire au pire- et trouver, à notre échelle, des réponses au chaos climatique qui s'annonce.
Journaliste, Marc Lomazzi a été rédacteur en chef adjoint du quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France et chroniqueur sur France Inter. Passionné par les sujets liés à l'écologie et au climat, il est notamment l'auteur d'Ultra ecologicus, une enquête sur les mouvements écologistes radicaux.
Ce fut un temps déraisonnable : Serge Gainsbourg inventait la «décadanse», Tony Duvert réclamait la majorité sexuelle pour les enfants de six ans et Ménie Grégoire s'obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes en rafales. Longtemps pourtant, la révolution sexuelle des années soixante-dix a été présentée comme le temps des merveilles.
Un nouveau marché a triomphé: celui du corps. Une nouvelle religion s'impose : l'hédonisme, soit le culte de l'ego qui impose une nouvelle échelle de valeurs, de nouveaux comportements, et remet en cause rien moins que des siècles de morale chrétienne puis laïque.
La crise de la reproduction de la vie s'accompagne d'une crise de la reproduction des grands systèmes qui lui donnaient un sens.
Et si les grandes lois soi-disant émancipatrices n'avaient été qu'un marché de dupes marquant à la fois l'abolition du patriarcat et le triomphe de la phallocratie ?
La révolte individualiste au nom de l'hédonisme aboutit à un monde délié, où les liaisons protectrices n'existent plus, où la prise en charge de la société par l'État va de pair avec la marchandisation des solidarités naturelles.
Après La Fin d'un monde, Patrick Buisson poursuit son oeuvre de déconstruction de la modernité et montre en quoi les peuples ont été trahis par les élites au nom d'une illusoire libération des moeurs.
L'Art d'avoir toujours raison (titre d'origine : " La Dialectique éristique " ) est un petit traité pratique et humoristique de mauvaise foi : de façon à la fois sarcastique et pragmatique, Schopenhauer y expose une série de stratagèmes permettant de l'emporter lors de controverses, indépendamment de la vérité du point de vue que l'on soutient. Ce travail qu'il considère comme le premier essai d'une " dialectique scientifique " n'ayant pas d'équivalent à son époque a aussi pour but de bien distinguer ces stratagèmes afin de pouvoir les dénoncer.
Le Vatican a-t-il été pendant quarante ans un véritable paradis fiscal?
Ces anciennes pratiques ont-elles complètement disparu?
Dix ans après la renonciation de Benoît XVI et l'élection du pape François, ce livre montre comment ces deux papes ont affronté les mêmes obstacles. En cherchant à assainir un système infiniment complexe, élaboré au fil d'années de malversations et de trafics d'influence, ils se sont heurtés à une mafia en soutane qui a tout osé pendant des décennies.
Une bataille féroce a eu lieu. Il n'est pas certain qu'elle soit terminée.
Bienvenue au Saint-Siège!
Grand reporter à Paris Match, François de Labarre est notamment spécialiste de l'actualité italienne.
« Yuval Noah Harari nous projette dans le futur avec Homo Deus. Vertige assuré. » L'Obs
Que deviendront nos démocraties quand Google et Facebook connaîtront nos goûts et nos préférences politiques mieux que nous-mêmes ? Qu'adviendra-t-il de l'Etat providence lorsque nous, les humains, serons évincés du marché de l'emploi par des ordinateurs plus performants ? Quelle utilisation certaines religions feront-elles de la manipulation génétique ?Homo Deus nous dévoile ce que sera le monde d'aujourd'hui lorsque, à nos mythes collectifs tels que les dieux, l'argent, l'égalité et la liberté, s'allieront de nouvelles technologies démiurgiques. Et que les algorithmes, de plus en plus intelligents, pourront se passer de notre pouvoir de décision. Car, tandis que l'Homo Sapiens devient un Homo Deus, nous nous forgeons un nouveau destin. Best-seller international - plus de 200 000 exemplaires vendus en France, traduit dans près de 40 langues - Sapiens interrogeait l'histoire de l'humanité, de l'âge de la pierre à l'ère de la Silicon Valley. Homo deus offre un aperçu vertigineux des rêves et des cauchemars qui façonneront le XXIe siècle.
Voici un cri d'appel lancé contre la civilisation des machines, et une apologie de la liberté.
Il y a un demi-siècle, Bernanos dénonçait déjà le capitalisme industriel et la recherche du profit, et affirmait que le progrès technique poussé à l'excès limite la liberté humaine.
En visionnaire, il prédit la délocalisation, la révolte de la jeunesse contre une société matérialiste, et les mouvements de contestation de mai 1968 contre la société de consommation.
Aujourd'hui encore, ce pamphlet reste d'une incroyable actualité. Il pousse à l'élaboration d'une société où il serait possible de mener une vie plus digne de l'être humain.
Georges Bernanos (1888-1948) est un écrivain français. Il passe la plus grande partie de sa jeunesse au Pas-de-Calais, lieu qui inspirera bon nombre de ses romans. Il poursuit des études à l'institut Catholique de Paris. C'est après avoir participé à la Première Guerre mondiale que Georges Bernanos publie selon ses mots un « livre né de la Guerre » : « Sous le soleil de Satan ». Face à des difficultés financières, il s'installe dans plusieurs pays étrangers (dont les Baléares, le Brésil en exil, la Tunisie...). Il publie en 1936 un autre de ses romans majeurs : « Journal d'un curé de campagne ». Comme les titres l'indiquent, ses oeuvres représentent très souvent des personnages catholiques, confrontés au combat spirituel entre le bien et le mal.
C'est un port, l'un des plus beaux du bord des eaux. Il est illustre sur tous les parallèles. À tout instant du jour et de la nuit, des bateaux labourent pour lui au plus loin des mers.
« Sans elle, je suis déracinée. Elle, c'est Rosine, ma grand-mère maternelle, mon "irrésistible" que j'ai aimée passionnément. Cet attachement, elle me l'a rendu au centuple. »
Tendresse, écoute, patience, échange, transmission... Nous sommes nombreux à structurer notre vie d'adulte grâce à ce que nous ont apporté nos grands-parents.
Parce que la force de ce lien intergénérationnel fait écho en beaucoup d'entre nous, Nathalie Levy a eu à coeur de raconter ces cheveux blancs, ces visages plissés, ces mots désuets, ces manières surannées mais surtout ces liens, cet héritage, ce sédiment fondateur en recueillant les témoignages des personnalités que vous aimez.
Chanteurs, acteurs, auteurs, sportifs, industriels, chefs ont accepté d'ouvrir leur tiroir à souvenirs et de nous dévoiler leur relation singulière avec un grand-père, une grand-mère.
Leurs récits sont étonnants, intenses, drôles, émouvants, respectueux.... Et ô combien nécessaires !
Des managers tyranniques qui appliquent sans réfléchir des consignes souvent absurdes venant d'en haut. Des salariés, épuisés, sous une pression permanente.
Des P-DG murés dans un « système » quand d'autres sont pris au piège des exigences de rentabilité d'actionnaires souvent hors de portée. Pratiques d'évaluation, sélection par le comportement, réformes inspirées par des théoriciens de l'université Harvard... De « process » en « reporting », le travail tend à se transformer en un remake des Temps modernes.
À travers une longue enquête, Violaine des Courières, journaliste à Marianne, décrypte les dysfonctionnements de l'entreprise moderne. Son livre démonte un type de management cumulant les archaïsmes de l'entreprise française et les dérives du capitalisme à l'anglo-saxonne. Bref, le pire des deux. En trente ans, nous sommes passés de la recherche d'efficacité à l'idéologie de la performance. Peut-on qualifier le management qui en résulte de totalitaire ? Le débat est ouvert.
Découvrez un féminisme d’un nouveau genre qui va faire cheminer les femmes vers l’expression de leur plein potentiel, avec authenticité et dans le respect des autres !
Dans les temps bibliques, les femmes se retrouvaient au moment de leurs règles ou après un accouchement dans une « tente rouge » où une véritable transmission de connaissance du corps et de la puissance du féminin avait lieu. Aujourd’hui ce phénomène est d’actualité dans de nombreux pays où on voit émerger des « tentes rouges » modernes, un lieu où poser armes et fardeaux, un espace où guérir ses blessures et être en contact avec son féminin puissant.
Camille Sfez en a fait l’expérience et vous propose un chemin de transformation authentique, parfois douloureux mais profond. Un livre très pratique avec de nombreux rituels : transformer ses croyances sur le corps féminin, célébrer les première règles d’une jeune fille, savoir entourer une femme suite à une fausse couche, etc. Accompagné de magnifiques témoignages de femmes reconnues sur le thème de la féminin : Maud Séjournant, Delphine Lhuillier, Lise Coté, Maïtïe Traulin, Francine Caumel Dauphin, Carol Anpo Wi, Marisa Ortolan, etc.
Camille Sfez renoue avec son « féminin » en 2005 lors d'un stage de développement personnel en Angleterre. Ses rencontres la mènent à découvrir les tentes rouges, ces cercles de femmes en lien avec la lune et le cycle menstruel. Aujourd’hui psychologue clinicienne et formatrice, Camille Sfez accompagne les femmes en individuel et en groupe pour favoriser l'émergence d'une nouvelle conscience de soi en tant que femme, pour un rayonnement juste et complémentaire du masculin.
En 1956, Howard Zinn s'installe à Atlanta afin d'enseigner au departement d'histoire du Spelman College, un etablissement d'enseignement superieur uniquement fréquenté par des femmes noires. Arrivant de Boston, il découvre un Sud profond secoué par le mouvement des droits civiques, dans lequel le militantisme étudiant joue un rôle important. Intellectuel capable de penser l'histoire sans renoncer à la faire, Howard Zinn s'engage sans hésiter dans les luttes que mènent les Afro-Américains. Et le paie cher: en 1963, on le licencie de Spelman en raison de ses positions contre la ségrégation.
Combattre le racisme raconte ces années de résistance tout en les replaçant dans la longue histoire des luttes contre l'esclavage et le racisme aux États-Unis. Dans une prose claire, sensible et vivante, Zinn nous livre ses reflexions sur les abolitionnistes, la marche de Selma a Montgomery, John F. Kennedy, les piquets de greve et, pour finir, son message aux etudiants de l'universite de New York au sujet de la question de la race, dans un discours qu'il a prononce a la veille de sa mort. Il exprime la conviction inebranlable que les gens ont le pouvoir de changer les choses s'ils suivent ensemble la tradition americaine de la desobeissance civile.
En France, le jeu de séduction réciproque galant développé à la Cour dès le règne de François Ier définit l'homme comme séducteur, actif, au contraire de la femme séduisante, passive, créant lentement pour les privilégiés une illusion d'harmonie relative entre les sexes. Paris, reine du monde érotisée, produit en contrepoint les conditions nouvelles d'une séduction féminine capitale, longtemps diabolisée sous les traits de la femme fatale opposée à l'épouse chaste et obéissante, avant de s'apaiser, depuis les années folles, à travers le mythe de la Parisienne au charme exceptionnel.
Les XIXe et XXe siècles connaissent pourtant subrepticement un retour en arrière misogyne, issu d'une réactivation laïque de l'antiféminisme, car pour les bourgeois triomphants le seul rôle féminin décent est, éternellement, celui de conjointe et de mère. À notre époque, le vieux modèle paternaliste fondé sur la primauté multiséculaire du mariage hétérosexuel a volé en éclats. Les femmes affirment de plus en plus leur part de séduction, au point d'engendrer un grand malaise parmi les nouvelles générations masculines, qui n'en possèdent plus le privilège.
Utilisant des productions marquantes - oeuvres littéraires, films, bandes dessinées -, pour repérer les théories et les pratiques, Robert Muchembled convie lectrices/lecteurs à une délectable plongée dans le passé, à la découverte des extraordinaires métamorphoses de la séduction amoureuse : une grande passion française constitutive de l'identité nationale, engagée depuis les années 1970 dans une nouvelle mutation décisive sous le souffle des aspirations libératrices de la féminité.
Bien vieillir ? Dans la logique de certains diktats souvent moralisateurs, c'est un credo : il faut travailler, être actif. La paresse ? Un abominable défaut. Même très âgé, il ne faut pas « se laisser vivre ».
En réalité, selon Philippe Abastado, il n'est nulle recommandation uniforme ni mode d'emploi unique. À travers l'Histoire, la littérature, la philosophie, ce livre nous aide à percevoir ce qu'être âgé signifie, pour se libérer des préjugés et des clichés si nombreux en la matière. Il esquisse à l'occasion le portrait de certains de ses patients, parfois célèbres, que l'on croit reconnaître.
Un témoignage sensible doublé d'une érudition aussi réjouissante que pertinente.
Philippe Abastado est cardiologue clinicien et directeur de recherche à Paris-Université en épistémologie appliquée à la médecine. À côté de publications scientifiques, il est l'auteur, notamment, d'un ouvrage de vulgarisation, Les Maladies cardio-vasculaires pour les Nuls, et du Dernier Déni.
Où sont les femmes en agriculture, que font-elles et dans quelles conditions? Est-ce encore la croix et la bannière pour celles qui veulent s'y tailler une place? En partant à la recherche des agricultrices qui tiennent à bout de bras les fermes québécoises, Julie Francoeur montre que leur place dans le métier continue de dépendre largement du bon vouloir des hommes ou de leur propre capacité à aller à contrecourant, dans un milieu pas toujours hospitalier. Expériences, entretiens et études à l'appui, ce livre nous invite à repenser le modèle traditionnel de la ferme familiale et à reconnaitre la contribution décisive des travailleuses à une agriculture plus écologique.
«Je remercie Julie Francoeur pour l'immense travail qu'elle nous laisse avec cet ouvrage important. À sa lecture, je réalise que, c'est curieux, la place des femmes émerge vraiment en même temps que nous apparait l'urgence de ramener l'écologie dans les pratiques agricoles.» - Maude-Hélène Desroches, fermière de famille et cofondatrice des jardins de la Grelinette
Que se passe-t-il derrière les murs d'un commissariat ?
Pour répondre à cette question, Valentin Gendrot a mis sa vie entre parenthèses. Il a suivi la formation de l'école de police de Saint-Malo et a fini par atteindre son objectif : devenir policier dans un quartier populaire parisien.
Durant six mois, Valentin a intégré le commissariat du 19e arrondissement de Paris. Une arme à la ceinture, le journaliste sous couverture a rejoint une brigade dont certains membres tutoient, insultent et distribuent régulièrement des coups à des jeunes hommes noirs et arabes qu'ils surnomment "les bâtards". Valentin Gendrot ne cache rien. Il relate la précarité des conditions de travail, le suicide d'un collègue du commissariat, mais aussi les propos racistes émis par des agents de l'État, les bavures, la violence. Il raconte, en détail, comment il assiste au tabassage d'un adolescent noir par un collègue policier et découvre comment sa brigade étouffe l'affaire.
Cette infiltration unique nous délivre les secrets que seuls les policiers partagent ; Valentin Gendrot nous ouvre l'antichambre où personne n'est jamais entré.
Valentin Gendrot, 32 ans est journaliste indépendant. Depuis 2014, il s'est spécialisé dans l'infiltration. Il a écrit sous pseudonyme le livre « Enchaînés, un an avec des travailleurs précaires et sous-payés », paru en 2017 aux Arènes.
Qu'est-ce qu'un « propos » ? Un article de journal, souvent inspiré par l'actualité, mais à visée au moins partiellement philosophique. C'est confronter sa pensée au monde, dans ce qu'il a de plus changeant, de plus inquiétant, en s'adressant au plus vaste public. Et chercher un peu d'éternité, dans l'histoire en train de se faire. Cela vaut-il la peine ? Il m'a semblé que oui. L'actualité, si souvent décevante ou effrayante, est aussi une incitation à penser. On n'en a jamais trop - et cela guérit, parfois, de la déception comme de la peur. Le réel est à prendre ou à laisser. La philosophie aide à le prendre. Mieux vaut penser que se lamenter. Mieux vaut agir que trembler.
Après Sapiens qui explorait le passé de notre humanité et Homo Deus la piste d'un avenir gouverné par l'intelligence artificielle, 21 leçons pour le XXIe siècle nous confronte aux grands défis contemporains.
Pourquoi la démocratie libérale est-elle en crise ? Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle guerre mondiale ? Que faire devant l'épidémie de « fake news » ? Quelle civilisation domine le monde : l'Occident, la Chine ou l'Islam ? Que pouvons-nous faire face au terrorisme ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?
Avec l'intelligence, la perspicacité et la clarté qui ont fait le succès planétaire de ses deux précédents livres, Yuval Noah Harari décrypte le XXIe siècle sous tous ses aspects - politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel... Un siècle de mutations dont nous sommes les acteurs et auquel, si nous le voulons réellement, nous pouvons encore redonner sens par notre engagement. Car si le futur de l'humanité se décide sans nous, nos enfants n'échapperont pas à ses conséquences.
Notre système de santé français a été classé en 2000 parmi les meilleurs du monde par l'OMS, notamment grâce au principe d'universalité de l'accès aux soins. Mais il vit depuis longtemps sur ses acquis de l'après-guerre et la pandémie est venue jeter une lumière crue sur cette réalité d'aujourd'hui : il est à bout de souffle.
C'est aux professionnels de terrain que nous avons choisi ici de donner la parole. Pour qu'ils s'emparent de leur propre outil de travail, pour qu'ils retrouvent du plaisir dans l'exercice de leur métier, c'est à eux qu'il faut confier la barre. Notre système de santé est un gros paquebot à manoeuvrer : écoutons chaque membre de l'équipage, appuyons-nous sur l'intelligence collective avant de prendre des décisions. Cet ouvrage contribue à un projet social et politique : la construction d'une démocratie sanitaire.