Blade et Baker avaient perdu tout espoir de retrouver la civilisation. À bord du Maraudeur, ils se dirigeaient en aveugle dans l'hyperespace. Soudain, ils distinguèrent quatre grands foyers rougeoyants au milieu d'une clairière, invisible sur les cadrans. Une piste d'atterrissage. Tout autour, un groupe d'hommes primitifs se prosternaient. - Ciel ! s'exclama Blade. Ces hommes nous prennent pour des dieux...
Andy Sherwood voulut se lever, mais ses jambes se dérobèrent sous lui. Il tomba en avant sur la table basse ; son crâne heurta durement le bois marbré. Des étoiles naquirent devant ses yeux. Il lui semblait que ses muscles ne répondaient plus aux injonctions que leur envoyait son cerveau. Il bascula sur le côté, aussi mou qu'une poupée de chiffons. Le pillage en règle de Joklun-N'Ghar allait pouvoir commencer, songea-t-il avant de perdre connaissance. Et seuls Blade et Baker pouvaient encore faire quelque chose pour l'empêcher. Peut-être...
Blade et Baker s'interrogeaient sur l'origine de ce gaz délétère émanant d'une zone restreinte de ce monde inhabité. Hors-la-loi malgré eux, traqués, allaient-ils regretter d'avoir recueilli cet homme et cette femme, privés de leur vieil astronef mis sous séquestre par les autorités révolutionnaires ? Leur tête mise à prix, les occupants du "Maraudeur" parviendraient-ils à échapper à l'adversaire en affrontant le piège des Orgues de Satan ?
Aveuglé par la giclée de sang qui obscurcissait la vitre, le mort-vivant actionna les essuie-glaces. Le caoutchouc brouta un instant sur place puis se mit en mouvement,
L'enchevêtrement des corps nus n'eut pas le temps de se désunir. Ce fut un carnage très bref, ponctué de hurlements étouffés, de gargouillements grotesques, de bruits de chairs crevées, de succions gloutonnes, de giclées de sang noirâtre.
- Il se trouve mal, un pacemaker est indispensable. de ce dernier après avoir enlevé le bracelet. Il sutura l'ouverture, puis y appuya son oreille.
Champ, contrechamp, la caméra s'en donnait à coeur joie, passant de l'abattoir au charnier, du carbonisé à l'éventré, détaillant les horreurs comme jamais aucun correspondant de guerre ne l'avait fait. La mort copulait à faux-que-veux-tu...