« J'ai choisi d'intituler ce volume Un archipel car il m'a semblé [...] que ces textes distincts, disparates, cré[e]nt exactement un archipel : ils agencent une forme ; ils font apparaître une unité. Or, c'est précisément cette notion de composition qui m'intéresse, et l'idée qu'une écriture singulière puisse être rendue sensible dans ce choix d'écrits ponctuant quinze années d'écriture et de publication. » Maylis de Kerangal
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« Rouge », une longue fiction inédite, ouvre ce volume qui offre aussi vingt-deux textes, des récits et des essais de longueur variable, parus entre 2007 et 2022 en une vingtaine de lieux différents. Ensemble, ils composent un paysage unique et multiple au sein duquel la lecture emboîte allègrement le pas au récit tandis que l'attention portée à une texture, une voix, une image nous place, dans une langue vive et somptueuse, au coeur d'une recherche en mouvement constant, curieuse de tout. La prose de Maylis de Kerangal trouve, dans la brièveté, une densité et une force remarquables dont le lecteur ne peut qu'être frappé.
Rédigé dans l'urgence à l'été de 1932, ce petit traité accompagne l'échec de la première expérience démocratique allemande. Il jette un regard incisif sur la crise qui emporte la République de Weimar et évalue les chances de sauver le régime face aux extrémistes de droite et de gauche. Philosophie politique, commentaire juridique et raison d'État se conjuguent ici sous l'effet d'une rhétorique vigoureuse et rusée, digne des plus grands publicistes.
Écrit dans un contexte tragique et marqué par la carrière sulfureuse de son auteur, l'ouvrage a connu des échos aussi multiples qu'inattendus dans les démocraties d'après-guerre. La démocratie est-elle foncièrement un régime sans défense ? Doit-elle accepter l'existence de partis politiques attachés à la renverser ? Les mesures d'exception et de sécurité sont-elles justifiables au nom du salut public ? Peut-on préserver l'esprit d'une constitution et en nier la lettre ? Les questions que pose cet ouvrage résonnent encore dans d'innombrables conflits politiques.
Catholique et conservateur, Carl Schmitt (1888-1985) fut un analyste perspicace de la crise des démocraties d'entre-deux-guerres, avant d'adhérer au nazisme en 1933. Arrêté par les Alliés en 1945, il est libéré deux ans plus tard. Il est l'auteur d'une oeuvre imposante et controversée, croisant le droit, la pensée politique, la théologie et la critique culturelle.
Première traduction française complète
Les touristes qui visitent la Cité interdite à Pékin sont souvent surpris d'y trouver un observatoire équipé de sextants, de théodolites, de sphères armillaires et d'autres instruments de l'ancienne astronomie occidentale. Malgré leur facture indéniablement chinoise, ces instruments de bronze ont en effet été exécutés sous la supervision d'un jésuite flamand, à la demande d'un empereur Qing qui espérait trouver dans la science occidentale un appui à son pouvoir. Les sextants de Pékin témoignent ainsi de l'intérêt et de la curiosité que les Chinois ont pu manifester à l'égard d'une culture pourtant bien éloignée de la leur, et ce, il y a déjà plus de trois cents ans, à une époque où l'Occident ne montrait pas tant d'ouverture d'esprit.
C'est au mythe d'une Chine monolithique, refermée sur elle-même, immobile et figée dans sa grandeur antique, que s'attaque ici Joanna Waley-Cohen. Cette idée reçue ne résiste pas à l'analyse. Toute l'histoire de l'Empire du milieu montre au contraire que les Chinois ont toujours accueilli avec intérêt les produits, les techniques, les idées, et même les religions des autres cultures, dans la mesure où l'on ne tentait pas de les leur imposer par la force. En s'appuyant sur les résultats les plus récents de la recherche historique, l'auteur montre les relations fructueuses que les Chinois ont su entretenir avec leurs voisins asiatiques et avec les Occidentaux, depuis les temps anciens de la Route de la soie jusqu'à nos jours. Joanna Waley-Cohen est professeur à l'Université de New York, où elle enseigne au département d'histoire et au centre d'études asiatiques.
Traduit de l'anglais par Clémence Ma
Ni survol des oeuvres principales de Karl Lwith ni introduction à sa vision particulière de la condition humaine, cet ouvrage revalorise la pensée du philosophe de deux manières. D'abord, en proposant des essais jusqu'alors inédits en français, écrits principalement pendant sa période américaine et témoins du développement de sa réflexion sur la disposition philosophique et sur les sources qui l'alimentent - Pyrrhon, Pascal, Nietzsche. Ensuite, en analysant sa pratique philosophique et son évolution à travers des réflexions sur la question de l'histoire et du temps avec, notamment, Strauss, Voegelin, Koselleck et Hegel.
Cet ouvrage offrant à la fois traductions et analyses originales s'adresse à un public intéressé par la philosophie allemande, mais aussi aux chercheurs et aux étudiants en théorie politique et à quiconque s'interroge sur les liens entre religion, philosophie, et histoire. C'est à une expérience de la philosophie que le lecteur est ici convié, une expérience qui, dans les mots de Lwith, commande la retenue, la mesure et «le charme plus doux, mais sans éclat, de l'équilibre».
La communication publique se définit comme l'ensemble des activités et des phénomènes qui concourent à la production et à la circulation des discours relatifs aux affaires d'intérêt public. Fruit des réflexions de plus d'une vingtaine de spécialistes, cet ouvrage unique en son genre la présente en tant que domaine de pratiques sociales et professionnelles. Il y est question, notamment, des médias d'information, du journalisme, des relations publiques, de la publicité sociale, de la communication politique et des médias sociaux. On y aborde également les grands débats contemporains tels l'espace public et la démocratie, la révolution numérique, la participation politique en ligne ou les inégalités de genre, parmi tant d'autres questions.
Ouvrage de synthèse à caractère encyclopédique, il deviendra vite essentiel aux étudiants en communication, en science politique ou en sociologie par son approche pédagogique qui ne sacrifie en rien la profondeur et la complexité du sujet.
Nous vivons dans des sociétés largement laïques et sécularisées ; pourtant, la présence des groupes religieux dans l'espace urbain dessine une géographie inédite et fait émerger, aussi bien chez les chercheurs que chez les élus et les fonctionnaires, de nouveaux questionnements. Comment une ville devient-elle inclusive et peut-elle favoriser les expressions des spiritualités diverses? Et que doivent faire ces groupes pour se mettre au service d'une telle ville? Pour comprendre les enjeux qui découlent de ces questions, le présent ouvrage adopte une perspective pragmatique qui pose le phénomène de la foi dans le quotidien des populations concernées, notamment celles de Montréal, de Paris et de Vancouver. Et tout comme le fait religieux en vient à transformer une ville, celle-ci, en devenant une sorte de laboratoire, agit à son tour sur celui-là.
Si la fidélité au sens constitue un souci incontournable du traducteur, le caractère idiomatique du résultat n'en demeure pas moins pour lui une quête de tous les instants. Ainsi, au-delà de la chasse aux anglicismes - qui domine depuis longtemps au Québec le travail et la formation des traducteurs -, l'auteur considère son travail de traducteur et d'enseignant comme une « chasse aux tours idiomatiques », cette fois non pas comme on fait la chasse aux bisons, mais comme on fait la chasse aux papillons : pour enrichir sa collection.
Dans cet ouvrage à mi-chemin entre le guide de traduction et le dictionnaire des diffi cultés, solidement documenté et enrichi de nombreux exemples tirés de sa pratique, l'auteur attire notre attention sur les pièges méconnus posés par la traduction de certains termes, tels assessment, awareness, discussion ou proposed. Il fait aussi le point sur les accès de « surcorrection », motivés par de vieux fantômes datant souvent des études universitaires. En effet, on voit souvent des traducteurs éviter soigneusement tel mot considéré comme fautif dans les ouvrages normatifs alors que, dans le contexte qu'ils ont sous les yeux, le mot aurait été tout à fait acceptable. Cette attitude est déplorable, parce qu'elle leur enlève des ressources précieuses et peut aussi mener à des faux sens. Se prive-t-on toujours à bon escient de mots ou locutions comme alors que, à travers, communauté, copie ou juridiction?
Cet ouvrage contient plus de 70 articles offrant des pistes inédites pour la traduction de termes courants, tels que commitment, update, draft, include, governance, summary et plusieurs autres, et propose une réflexion originale sur des sujets comme la traduction des slogans et des titres, l'ordre des mots dans la phrase et même la possibilité de « traduire » des majuscules par des guillemets. Il comprend en outre un index bilingue de plus de 1000 entrées.
Dans un monde où les opérations policières de paix se substituent graduellement aux opérations exclusivement militaires, à quels défis organisationnels les services de police contributeurs et les sociétés hôtes sont-ils confrontés ? Quelles sont les motivations institutionnelles et individuelles à participer à de telles opérations ? Quels liens unissent les contingents internationaux aux polices locales et aux autres acteurs du maintien de la paix ?
À partir d'études de terrain réalisées dans des contextes variés (Balkans, Afghanistan, Haïti, Timor-Leste...), des chercheurs provenant de disciplines aussi diverses que la science politique, la sociologie, la criminologie ou le droit esquissent les grandes lignes d'un champ de recherche dédié aux opérations de maintien de la paix et aux processus complexes qui permettent à des sociétés divisées de se réconcilier et de rétablir des institutions policières légitimes.
Avec les textes de : Hervé Dagès, Nathalie Duclos, Benoit Dupont, Nadia Gerspacher, Andrew Goldsmith, Vandra Harris, Marcel-Eugène LeBeuf, Antoine Mégie, Francis Pakyaf, Juan Carlos Ruiz Vásquez, Xavier Saint-Pierre et Samuel Tanner.
Terre paradoxale, multiple, à l'opposé de notre univers familier, l'Inde est largement perçue à travers les stéréotypes. On trouvera dans ce livre - le premier du genre en français - les repères essentiels pour comprendre un pays à la mesure d'un continent, dont les défis seront inévitablement les nôtres. Les auteurs exposent tour à tour les dimensions socioéconomiques, politiques et culturelles d'une Inde « globalisante » qui a marqué et marquera l'histoire tant par sa philosophie que par son économie vouée à la croissance. Globalisante aussi, car l'Inde ne se limite pas à ses frontières : sa diaspora et ses relations extérieures forgeront un monde bien différent dans les années à venir.
Les attentats du 11 septembre 2001 placent, de façon tragique, les relations ethniques et les rapports sociaux de domination au coeur de la réflexion publique. Cet événement constitue-t-il un moment de rupture radicale, le début d'une ère nouvelle ? Ou, au contraire, ne confirme-t-il pas ce qui était déjà latent ? Les questions qui sont abordées dans ce recueil touchent aussi bien aux jugements trop rapides des médias et de l'opinion publique sur le lien entre ethnie et terrorisme qu'aux lois adoptées à la hâte et aux dangers qui en découlent. Comment évaluer les nouvelles frontières qui se sont dressées sous la couverture d'une nouvelle sécurité nationale ? Le 11 septembre 2001 entraîne des répercussions qu'il ne faut plus ignorer.
Depuis la mise en place d'une Politique de sécurité et de défense commune, au début des années 2000, l'Union européenne est devenue un acteur important du maintien de la paix dans le monde, s'aventurant ainsi dans un domaine longtemps resté la chasse gardée des États-nations de l'Europe. Le système décisionnel de cette politique reste très contrôlé et laisse peu de place à ce que les chercheurs nomment l'européanisation - soit l'influence des institutions et des normes européennes sur les politiques nationales. En revanche, la conduite de ces opérations donne lieu à d'importantes dynamiques de socialisation entre ceux qui coopèrent sur le terrain.
Ce livre entend expliquer sans langue de bois ce que sont la politique étrangère et la politique de sécurité de l'Union européenne avec, comme fil conducteur, un cas de gestion de crise - une intervention de maintien de la paix menée au Tchad et en République centrafricaine en 2008-2009 - et le rôle qu'y ont joué les Français et les Irlandais. L'auteur, qui s'appuie en partie sur des entretiens qu'il a conduits avec les protagonistes de cette opération, illustre avec brio le fonctionnement, les défis et les limites de cette politique.
Pourquoi certains pays réussissent-ils à passer d'un régime autoritaire à un régime démocratique, alors que d'autres, pourtant presque semblables sur le plan contextuel, n'y parviennent pas ? En examinant le cas de deux pays de l'Afrique subsaharienne, le Bénin et le Niger, et en comparant leur trajectoire au cours d'une période de démocratisation (de 1989 à 1999), l'auteur explique pourquoi l'expérience a évolué, au Bénin, dans le sens de la consolidation, alors qu'au Niger, deux coups d'État sont venus interrompre le processus.
Les héritages des anciens régimes, les formules institutionnelles et les stratégies des acteurs apparaissent comme les facteurs principaux qui limitent ou facilitent la transition et la consolidation démocratiques. L'analyse de ces facteurs met à jour des variables discriminantes de la démocratisation qui sont applicables à de nombreux pays dans le monde.
À la fois étude binaire et application de l'approche institutionnelle, cet ouvrage s'adresse tout autant aux comparatistes, aux africanistes qu'aux chercheurs et étudiants en science politique.
Mamoudou Gazibo est professeur adjoint au Département de science politique de l'Université de Montréal. Il est coauteur de La politique comparée. Fondements, enjeux et approches théoriques (Presses de l'Université de Montréal, 2004).
La mondialisation a bel et bien changé la politique. C'est ce que démontre Pascale Dufour, qui examine conjointement le rôle des partis politiques, des syndicats et du milieu associatif dans trois « espaces de protestation » particuliers : la France, le Canada et le Québec.
L'approche adoptée est distincte d'une analyse classique des mouvements sociaux. En considérant ensemble non seulement le mouvement des femmes, le mouvement de solidarité internationale, les organisations altermondialistes plus connues, mais aussi les réseaux considérés comme plus marginaux, l'ouvrage apporte des connaissances originales d'un pan très important de l'action collective récente, en donnant une image globale d'une réalité apparemment très fragmentée.
Adoptée à Paris en 1972, la Convention du patrimoine mondial s'intéresse par définition à tous les pays du monde. Généreuse dans sa mission de reconnaissance et de protection du patrimoine culturel et naturel, elle reste l'une des plus célèbres de l'Unesco par la diversité qu'elle embrasse.
Ce livre porte sur l'évolution de cette Convention de 1972 à 2000, son histoire et ses applications. Écrit par des spécialistes qui ont joué un rôle constant auprès du Comité du patrimoine mondial, il permet d'aborder les notions fondamentales de patrimoine et de cerner, notamment, le concept assez nouveau de « paysage culturel ».
Pour mieux faire comprendre cette histoire, les auteures ont également choisi de donner la parole à de nombreux acteurs de la Convention du patrimoine mondial, entre sa conception, sa mise en place, ses évolutions et parfois sa critique.
Avec la collaboration de Danica Djeric et Bob W. White.
Sous la direction de Jorge Enrique Gonzalez.
Que ce soit de façon explicite ou implicite, la démographie est toujours présente dans les débats sociaux, au Québec et ailleurs. Les textes réunis dans cet ouvrage sont en droite ligne d'une longue tradition d'interventions de la part des démographes, pour lesquels la critique et l'analyse des données jouent un rôle central. La contribution de ces scientifiques est aujourd'hui malmenée, notamment à cause de certains médias sociaux, par l'émergence d'une forme d'incrédulité, voire de rejet, à l'égard des études statistiques, comme en témoigne l'apparition de nouveaux concepts tels la « post-vérité », les « faits alternatifs » et autres « dérèglements du marché de l'information ».
Pourtant, c'est en tenant compte de ce que dit la science que nous pouvons vraiment documenter les grands enjeux démographiques, les comprendre et parfois suggérer des pistes de solution. Les 37 spécialistes de la démographie, de la sociologie ou de l'histoire réunis ici abordent de façon claire, précise et concise, des questions souvent cruciales, voire incontournables. Des nombreuses transformations de l'institution familiale à la santé et la mortalité, l'immigration, la diversité, le vieillissement et ses répercussions sur la santé, en passant par l'éducation, l'environnement, le logement et enfin l'aide au développement, ce livre s'avérera inestimable pour une incursion de l'approche démographique. Au coeur de cette dernière, repose la question de la disponibilité des données probantes pour mener à bien des analyses approfondies capables de nourrir le discours démocratique sur les enjeux sociaux.
Que nous apprend l'histoire ? Est-il vrai que trop d'histoire empêche d'agir et de juger ? Ne serait-elle qu'un bric-à-brac d'exemples et d'alibis ? Quels rapports la philosophie politique peut-elle entretenir avec le passé ? Ces questions vitales sont au coeur de la discussion que nouent Raymond Aron (1905-1983) et Leo Strauss (1899-1973) et qui prend pour point de départ les réflexions de Max Weber sur les limites de l'historicisme et le polythéisme des valeurs. Suivant des directions à la fois opposées et complémentaires, Aron et Strauss jettent les bases d'une véritable philosophie du jugement politique, à l'épreuve de la crise des années 1930, de la Seconde Guerre mondiale et des affrontements idéologiques subséquents.
Au croisement de l'épistémologie de l'histoire et de la théorie politique, Sophie Marcotte Chénard reconstruit ici le dialogue qu'ont entretenu ces deux figures majeures du XXe siècle. Elle montre surtout la subtilité de leurs positions respectives et explore les leçons qu'il faut aujourd'hui en tirer.
Introduction à la métalogique du calcul propositionnel, cet ouvrage contient non seulement l'initiation aux concepts de base du domaine (syntaxe, sémantique, consistance, complétude, etc.), mais également des développements utiles (logiques intuitionniste et modale) et aussi des approches originales (probabilités).
Les auteurs accordent une attention rigoureuse à la présentation et à l'explication des concepts des calculs propositionnels. Formellement très simples, les calculs propositionnels constituent un terrain idéal pour s'initier aux manipulations symboliques. En ce qui concerne, plus généralement, l'usage du formalisme, les auteurs privilégient une attitude pédagogique sans pour autant faire de concessions. La logique est, et restera, formelle, mais il est possible de l'apprivoiser ; et le meilleur outil pour ce faire est la pratique consistant à résoudre des problèmes. On trouvera donc dans cet ouvrage de nombreux exercices dont la plupart sont accompagnés de solutions.
Cet ouvrage fait le pari d'une aventure collective en territoires langagiers, à la limite de ce qui s'énonce ou se ressent au contact d'autres animaux conscients et sémiologiquement actifs. Poursuivant un principe de symétrie (qui n'est ni réducteur ni confondant) et distinguant la possibilité d'une communication humanimale de ses modalités de restitutions (actuelles ou possibles), il pose le problème du conditionnement relationnel de la parole. « Parole-chant, parole-cri, parole-geste ou encore parole-mouvement », il s'agit de réfléchir aux réalités d'une écologie d'expressions croisées entre vivants et de troubler un tant soit peu les effets d'hiérarchisation générés par le langage humain.
Ici, compagnonnages et métamorphoses dessinent les contours d'un corps écologique hybride, à l'équilibre de plus en plus précaire, courant depuis les derniers confins du monde jusqu'au coeur de nos foyers, mais qui, toujours, semble lier la vie animale, ses formes comme ses matières, à cette grande énigme mouvante qu'est celle d'être vivant.
Cet ouvrage s'intéresse aux étapes les plus déterminantes de l'histoire de la métaphysique occidentale dans l'espoir de faire ressortir la continuité d'une discipline de pensée qui est sans doute constitutive de la pensée philosophique comme telle. La métaphysique aura, en effet, fondé, défini et porté le projet d'une compréhension du monde, à vocation universelle, qui s'interroge sur l'être et le pourquoi des choses. L'auteur s'appuie surtout sur des textes classiques en leur jetant un regard neuf qui donne envie d'y retourner. À travers la présentation des textes de Parménide, Platon, Aristote, Plotin, Augustin, Avicenne, Anselme, Thomas d'Aquin, Duns Scot, Descartes, Spinoza, Leibniz, Kant, Hegel, Heidegger, mais aussi Sartre, Gadamer, Derrida et Levinas, Jean Grondin brosse un vaste et rafraîchissant tableau des temps forts de la pensée métaphysique.
Jean Grondin est professeur de philosophie à l?Université de Montréal. Il est l'auteur d'ouvrages importants, dont Le tournant dans la pensée de Martin Heidegger (PUF, 1987), Kant et le problème de la philosophie : l'a priori (Vrin, 1989), L'universalité de l'herméneutique (PUF, 1993), Introduction à Hans-Georg Gadamer (Cerf, 1999), Le tournant herméneutique de la phénoménologie (PUF, 2003) et Du sens de la vie. Essai philosophique (Bellarmin, 2003).
Parmi de nombreuses distinctions, mentionnons: Prix du Québec Léon-Gérin 2011; Prix Acfas-André-Laurendeau 2012 en sciences humaines ; Prix Killam 2012
La pensée a joué - et joue toujours - un rôle vital dans le devenir de l'espèce humaine dont l'histoire se conçoit et se crée à travers elle. C'est par elle, également, que l'humanité a su pallier des faiblesses qui la rendent vulnérable aux phénomènes naturels. On peut donc s'attendre à en voir la trace dans la façon dont diverses sociétés ont projeté leur existence et assumé leur place dans le monde. Comment la pensée structure-t-elle, concrètement, une civilisation, des individus, voire des institutions ? Avec quels moyens et avec quels résultats ? Telle est l'interrogation au coeur de cet ouvrage.
S'appuyant sur un socle théorique transdisciplinaire, l'auteur montre comment la pensée conçoit le travail esthétique comme une activité par laquelle l'être humain archive l'idée de sa propre existence. Pour ce faire, il examine un corpus d'oeuvres subsahariennes parues, pour la plupart, au cours des deux premières décennies du xxi e siècle en partant du motif de la crise (sociétale, individuelle, institutionnelle). Il développe ainsi l'idée paradoxale que l'humanité, pour garantir son existence, déploie les mêmes moyens symboliques qu'elle mobilise pour la défaire. Ce paradoxe nous conduit au-delà de la seule existence humaine pour réintégrer cette dernière dans l'écosystème, cadre ultime à toutes formes d'existence.
Comment prétendre lutter contre le racisme qui vise les musulmans et contrer la peur qu'engendre l'islam en faisant fi de ce qu'est le courant islamiste ? En tenir compte amène les auteurs à proposer une lecture renouvelée des rapports entre les musulmans immigrés et leurs sociétés d'accueil occidentales, notamment celle du Québec. Pour comprendre les répercussions de ces enjeux dans la culture politique des sociétés musulmanes et dans les processus d'intégration des pays d'accueil, un retour aux sources historiques s'avère essentiel. Cet examen montre bien que les représentations dominantes au sujet du califat et de la oumma n'ont pas de fondement dans le Coran et qu'elles ont été élaborées plus de deux siècles après l'avènement de l'islam. Sans nier le poids de la colonisation et des relations géostratégiques entre les États occidentaux et arabes, les auteurs observent l'effet de la montée des courants islamistes sur les problèmes politiques et identitaires auxquels les sociétés musulmanes font face. Ils avancent enfin que le refus d'une certaine gauche de prendre au sérieux les discours islamistes a des répercussions directes tant sur les groupes musulmans en Occident que sur la façon de concevoir les politiques de la diversité. Les auteurs souhaitent contribuer ainsi à un dialogue fondé sur la prise en compte de réalités difficiles à analyser, plutôt que sur leur déni, et offrent un contrepoids aux discours en vogue, ceux des islamistes comme ceux des individus qui en sous-estiment l'importance.
L'ouvrage inclut un glossaire qui définit plusieurs notions issues de la langue arabe et liées à un univers religieux particulier, ainsi que des cartes en couleur et une brève chronologie de l'islam et du califat.
L'Afrique connaît d'intenses bouleversements dont les répercussions économiques et politiques sont à la fois considérables et préoccupantes. Des vagues contestataires prennent forme dans la région et on peut se demander quelles en sont les motivations les plus profondes. Ces mouvements sont-ils vraiment nouveaux ou prennent-ils racine dans une histoire beaucoup plus ancienne ? Pour bien comprendre les dynamiques qui secouent la région, faut-il mettre l'accent, comme on le fait actuellement, sur les jeunes et les nouveaux médias? Et comment se reconfigure le paysage politique africain à la suite de ces soubresauts ?
Écrit par deux spécialistes de l'Afrique francophone, de la sécurité et de la gouvernance, cet ouvrage brosse un large panorama de la politique africaine, des contraintes qu'elle subit et des espoirs qu'elle suscite.
Cet ouvrage indispensable accompagnera les étudiants tout au long de leur parcours universitaire. Il propose un ensemble de méthodes simples et efficaces qui facilitent la rédaction d'un travail de recherche en sciences humaines, plus particulièrement (mais pas exclusivement) en musique, permettant ainsi de surmonter les embûches conceptuelles, formelles et méthodologiques que rencontrent les auteurs de travaux d'étude et de recherche.
Structuré en trois parties et foisonnant d'exemples, ce guide s'attache aux différents aspects du travail intellectuel et du métier d'étudiant. Du choix d'un sujet de recherche à sa documentation, sa rédaction et sa présentation, en passant par la préparation d'un exposé oral, les autrices démystifient avec humour et finesse l'ensemble du processus et contribuent à lutter - autant que faire se peut - contre l'angoisse de la page blanche chez les étudiants universitaires.