Quand les livres ont-ils été inventés ? Comment ont-ils traversé les siècles pour se frayer une place dans nos librairies, nos bibliothèques, sur nos étagères ? Irene Vallejo nous convie à un long voyage, des champs de bataille d'Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus après l'éruption du Vésuve, des palais de la sulfureuse Cléopâtre au supplice de la philosophe Hypatie, des camps de concentration à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans, mais aussi dans les somptueuses collections de manuscrits enluminés d'Oxford et dans le trésor des mots où les poètes de toutes les nations se trouvent réunis. Grâce à son formidable talent de conteuse, Irene Vallejo nous fait découvrir cette route parsemée d'inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts et plus pérennes. L'Infini dans un roseau est une ode à cet immense pouvoir des livres et à tous ceux qui, depuis des générations, en sont conscients et permettent la transmission du savoir et des récits. Conteurs, scribes, enlumineurs, traducteurs, vendeurs ambulants, moines, espions, rebelles, aventuriers, lecteurs ! Autant de personnes dont l'histoire a rarement gardé la trace mais qui sont les véritables sauveurs de livres, les vrais héros de cette aventure millénaire.
Que se passe-t-il dans la tête d'un psy ? Ce journal croisé entre Irvin Yalom et sa patiente éclaire les mécanismes de la thérapie et le chemin de la guérison.
Lorsque Ginny Elkin, jeune écrivaine prometteuse mais très perturbée, vient le consulter, le Dr Yalom, pour encourager sa patiente à écrire, trouve une tout autre approche de la thérapie que ses confrères : Ginny, qui n'a pas d'argent, paiera ses séances avec des écrits, tandis que le thérapeute consignera, lui aussi, ses notes impressionnistes et non cliniques après chaque séance.
Guérir à deux voix est l'aboutissement littéraire de ce pacte. Il se lit comme un roman, l'histoire de deux êtres humains qui se rencontrent dans l'intimité d'un tête-à-tête thérapeutique d'exception, invitant le lecteur à pénétrer les arcanes de la cure, tant du côté du thérapeute que de celui du patient.
Palmarès 2017 Le Point - 25 meilleurs livres de l'année
Invité à donner une conférence en Ukraine dans la ville de Lviv, autrefois Lemberg, Philippe Sands, avocat international réputé, découvre une série de coïncidences historiques qui le conduiront de Lemberg à Nuremberg, des secrets de sa famille à l'histoire universelle.C'est à Lemberg que Leon Buchholz, son grand-père, passe son enfance avant de fuir, échappant ainsi à l'Holocauste qui décima sa famille ; c'est là que Hersch Lauterpacht et Raphael Lemkin, deux juristes juifs qui jouèrent un rôle déterminant lors du procès de Nuremberg et auxquels nous devons les concepts de « crime contre l'humanité » et de « génocide », étudient le droit dans l'entre-deux guerres.C'est là enfi n que Hans Frank, haut dignitaire nazi, annonce, en 1942, alors qu'il est Gouverneur général de Pologne, la mise en place de la « Solution finale » qui condamna à la mort des millions de Juifs. Parmi eux, les familles Lauterpacht, Lemkin et Buchholz. Philippe Sands transcende les genres dans cet extraordinaire témoignage où s'entrecroisent enquête palpitante et méditation profonde sur le pouvoir de la mémoire.
Palmarès Les 30 meilleurs livres de 2020 - Le Monde
Membre convaincu du parti nazi dès 1923, aveuglément soutenu par son épouse Charlotte, nazie tout aussi fervente, Otto von Wächter a rapidement intégré l'élite hitlérienne, devenant notamment, après l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale, gouverneur de Cracovie en Pologne, puis gouverneur du district de Galicie, dans l'ouest de l'Ukraine actuelle - deux territoires qui furent le théâtre de l'extermination des Juifs. En 1945, après la défaite du Reich, il parvient à fuir, se cache dans les Alpes autrichiennes avant de rejoindre Rome et le Vatican, qui abrite l'une des principales filières d'exfiltration des nazis vers l'Amérique du Sud. C'est là qu'il trouve la mort, en 1949, dans des circonstances pour le moins suspectes. Comment a-t-il pu se soustraire à la justice, de quelles complicités a-t-il bénéficié ? A-t-il été réduit au silence ?Intrigues politico-religieuses, espionnage, traque et vie cachée d'un criminel, décès énigmatique, dévotion filiale et passion amoureuse, secrets d'alcôve et trahisons : faisant la lumière sur le parcours incroyable d'un haut dignitaire nazi en fuite, l'enquête méticuleuse de Philippe Sands dresse un tableau saisissant de l'échiquier politique à la fin de la Seconde Guerre mondiale et à l'aube de la guerre froide.
" Une grande enquête plus que jamais nécessaire sur des dérives post-coloniales à l'oeuvre aujourd'hui encore." Page des libraires
Retour à Lemberg et La Filière, deux enquêtes historiques couronnées de succès, ont imposé Philippe Sands comme l'écrivain de l'histoire des droits de l'homme. C'est en tant que représentant de l'île Maurice devant la Cour internationale de justice de La Haye qu'il lutte activement pour la reconnaissance d'une injustice criante, celle qui frappe l'archipel des Chagos, la « dernière colonie » britannique dans l'océan Indien.
Dans les années 1960, la Grande-Bretagne sépare Diego Garcia et les cinquante-quatre autres îles des Chagos de la toute jeune République indépendante de Maurice. La raison secrète : offrir aux États-Unis une base militaire sur Diego Garcia, la plus grande île de l'archipel. Les Chagossiens qui y demeuraient depuis le XVIIIe siècle sont chassés brutalement de leur foyer et contraints à l'exil, au mépris des mesures internationales d'après-guerre en matière de décolonisation. Parmi eux, Liseby Élysé, une jeune mariée, enceinte de son premier enfant.
Depuis cinquante ans, Liseby Élysé n'a eu de cesse de se battre pour pouvoir retourner sur son île natale. C'est ce combat que Philippe Sands retrace, en mettant en lumière les horreurs persistantes de l'impérialisme britannique, les crimes racistes dont Mme Élysé et ses compatriotes chagossiens ont été les victimes, et le long cheminement du droit international moderne pour que soit reconnu et jugé ce crime contre l'humanité.
Né du chaos européen du début du Moyen Âge, le chevalier monté et en armure a révolutionné la guerre et est très vite devenu une figure mythique dans l'histoire. Des conquérants normands de l'Angleterre aux croisés de la Terre sainte, du héros de la chanson de geste au preux du roman arthurien, des amateurs de tournoi aux chevaliers-troubadours, Le Chevalier dans l'Histoire, de la grande médiéviste Frances Gies, brosse un tableau remarquablement vivant et complet de la chevalerie, de sa naissance à son déclin. Le chevalier apparaît d'abord en Europe comme un mercenaire sans foi ni loi avant de devenir l'étendard de la chrétienté puis un soldat de métier au service des rois. Frances Gies nous fait partager sa vie quotidienne, faite de joutes et de batailles, de pillages et de rançons, mais aussi de dévotion et de pèlerinage, et souvent sanctionnée par l'errance et une mort précoce. Elle nous fait revivre l'aventure des héros du Moyen Âge qui ont joué un rôle historique, comme Bertrand du Guesclin, Bayard et Sir John Fastolf, qui inspira le Falstaff de Shakespeare, ou les grands maîtres des Ordres militaires qu'étaient les Templiers, les Hospitaliers et les chevaliers teutoniques.
Les promesses du moment populiste ont vacillé, comme en témoignent les défaites de Jeremy Corbyn, Bernie Sanders et Jean-Luc Mélenchon, tandis que la pandémie de Covid-19 a fait naître un fort besoin de protection, créant un terrain favorable aux dérives autoritaires de la politique. Cette nouvelle situation représente un défi pour la gauche, qui doit se réinventer, mais quelle stratégie adopter?
Rappelant les mots de Spinoza: «Les idées n'ont de force qu'à partir du moment où elles rencontrent des affects», Chantal Mouffe montre qu'il est urgent pour la gauche, si elle veut faire face à une crise à la fois économique, sociale et écologique, de fédérer les citoyens autour d'un projet politique animé non par la peur, mais par la perspective d'un monde différent, qui associe lutte contre les inégalités et défense de l'environnement. Elle invite ainsi à la création d'une large coalition autour de valeurs démocratiques partagées et d'affects communs, sous la bannière d'une « révolution démocratique verte».
Philosophe politique belge, s'inscrivant dans le courant de pensée post-marxiste, Chantal Mouffe est la principale représentante de ce que l'on a appelé «la démocratie radicale». Ses travaux ont notamment inspiré le mouvement Podemos en Espagne et influencé La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Elle est l'auteure, chez Albin Michel, de L'Illusion du consensus (2016) et de Pour un populisme de gauche (2018).
Je juge qu'il peut être vrai que la fortune soit l'arbitre de la moitié de nos actions, mais aussi qu'elle nous en laisse, à nous, gouverner l'autre moitié ou à peu près.
Rome et le monde romain comme on ne vous les a pas racontés, et comme les manuels ne peuvent pas les raconter. Depuis Romulus jusqu'à la chute de l'empire, ce livre secoue nos certitudes et tend parfois un miroir à nos préoccupations contemporaines, parlant de fake news et de politique-spectacle, d'accès à la citoyenneté entre asile généralisé et fermeture, d'images paradoxales de l'Urbs, de génocides étalés avec complaisance à côté de quelques discours humanitaires, d'une hostilité prétendue au progrès scientifique, de représentations du limes construites en fait au XIXe siècle, d'une extraordinaire et bien réelle capacité à gérer de terribles défaites (parlera-t-on de résilience ?), de l'escamotage des langues de l'empire autres que le latin et le grec, du moins jusqu'aux prêcheurs chrétiens, de l'importance des prodiges et de la multiplicité des cultes locaux, ou encore des « invasions barbares » et du foisonnement des hypothèses sur la chute de l'empire... L'érudition et la familiarité s'associent en un récit passionnant et décapant.
Les entretiens avec Noam Chomsky rassemblés dans ce recueil ont été menés par C.J. Polychroniou entre 2018 et avril 2022. Le grand intellectuel et militant y parle de la fin et des séquelles du trumpisme, du dangereux centrisme de Biden et de l'espoir que représentent Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez aux États-Unis. Il commente aussi la gestion de la pandémie de coronavirus, la crise climatique et les risques toujours plus élevés d'un conflit nucléaire, notamment depuis que la guerre en Ukraine a éclaté.
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, alors que l'Empire britannique s'effondre et que rien ne ralentit l'expansion de Staline, l'équipe du nouveau secrétaire d'État George C. Marshall planifie la reconstruction de l'Europe de l'Ouest comme un rempart contre l'autoritarisme communiste. Cette entreprise massive, ambitieuse et coûteuse, confronte aussi bien les Européens que les Américains à une vision en désaccord avec leur histoire et leurs conceptions personnelles. Dans sa lancée, elle entraîne la création de l'OTAN, de l'Union Européenne et de l'identité occidentale telles qu'elles façonnent encore les relations internationales. Dans cet essai haletant, Benn Steil s'attache aux années critiques de 1947 à 1949 et redonne vie aux épisodes essentiels qui ont jalonné, dans l'Europe d'après-guerre, la dégradation des relations américano-soviétiques : le coup de Prague, le blocus de Berlin et la partition de l'Allemagne. À chaque fois, il nous est donné d'observer et comprendre la détermination de Staline à détruire le plan Marshall et miner l'influence américaine en Europe. À partir de nouvelles sources américaines, russes, allemandes et d'autres archives européennes, Benn Steil livre une histoire limpide du plan Marshall. Il change de manière pérenne notre façon de percevoir ce plan, l'émergence de la Guerre Froide mais aussi l'après-Guerre Froide, pendant laquelle le futur de l'Europe et l'imbrication des États-Unis dans celui-ci, sont une fois encore en jeu.
« Il n'est jamais ni trop tôt ni trop tard pour prendre soin de son âme. » Lettre à Ménécée
Magistralement illustrée, cette traduction nouvelle, tranchante, étrangère à toute tentation de compromis, rassemble les écrits les plus fondamentaux d'Épicure, mais dans la présentation qui convient à une sagesse : accessibles à tous, proches et utiles, permettant d'avoir toujours auprès de soi le précieux ouvrage comme un nécessaire de philosophie.
Au lecteur de vérifier, en lisant et relisant, que la sagesse épicurienne - toujours intelligente - consiste à ne jamais séparer, à aucun prix, plaisir et liberté.
L'engagement politique de Noam Chomsky est inébranlable. Depuis plus de 70 ans, le célèbre linguiste du MIT est de tous les combats en faveur de l'égalité et de la justice sociale. Ce livre, composé en partie d'entretiens accordés à Charles Derber, Suren Moodliar et Paul Shannon, revient sur le parcours et l'héritage intellectuel de cet homme qui a pris le parti radical de la liberté et de la raison.
Dans la première moitié, Chomsky parle des diverses causes qu'il a appuyées et de plusieurs événements marquants dont il a été témoin lors de ses nombreux voyages, des premières conférences qu'il a données dans les années 1940 jusqu'à sa visite au Brésil en 2018. Dans la seconde, il aborde la question - toujours d'actualité - de la confluence des intérêts de Trump et de ceux des grandes entreprises. Il ouvre également des pistes de réflexion sur la manière dont la pandémie de COVID-19 a mis au jour le caractère pathologique de la logique capitaliste.
Fort de sa longue et riche expérience, Chomsky en appelle comme toujours à la convergence des luttes de la gauche progressiste. Devant l'ampleur des défis que nous avons collectivement à relever, c'est sans contredit l'aspiration la plus légitime de toute une vie consacrée au militantisme.
Pendant quelque trois mille ans, le bassin méditerranéen a été un foyer de civilisation de premier ordre. Il a exercé une influence majeure sur les affaires du monde.
David Abulafia retrace ici l'histoire d'une mer à hauteur d'homme, de la guerre de Troie à la piraterie, des batailles navales entre Carthage et Rome à la diaspora juive des mondes hellénistiques, de la montée de l'Islam aux Grands Tours du XIXe siècle jusqu'au tourisme de masse du XXe siècle.
Plutôt que d'imposer une unité artificielle à l'activité foisonnante qui se déroule à la surface de la « Grande Mer », David Abulafia insiste sur sa diversité, qu'elle soit ethnique, linguistique, religieuse ou politique.
Au coeur de sa thèse se trouve l'idée que la prospérité de cités maritimes telles qu'Alexandrie, Trieste, Salonique, Venise et beaucoup d'autres, a reposé pour une large part sur leur capacité à accueillir peuples, religions et identités et à leur permettre de coexister : la Méditerranée a incarné pendant des millénaires ce lieu exceptionnel où religions, économies et systèmes politiques se sont rencontrés, affrontés, influencés et finalement assimilés.
David Abulafia combine la recherche historique la plus exigeante avec le style enlevé du conteur. Son histoire de très longue durée a été unanimement saluée comme une splendide réussite.
En 1956, Howard Zinn s'installe à Atlanta afin d'enseigner au departement d'histoire du Spelman College, un etablissement d'enseignement superieur uniquement fréquenté par des femmes noires. Arrivant de Boston, il découvre un Sud profond secoué par le mouvement des droits civiques, dans lequel le militantisme étudiant joue un rôle important. Intellectuel capable de penser l'histoire sans renoncer à la faire, Howard Zinn s'engage sans hésiter dans les luttes que mènent les Afro-Américains. Et le paie cher: en 1963, on le licencie de Spelman en raison de ses positions contre la ségrégation.
Combattre le racisme raconte ces années de résistance tout en les replaçant dans la longue histoire des luttes contre l'esclavage et le racisme aux États-Unis. Dans une prose claire, sensible et vivante, Zinn nous livre ses reflexions sur les abolitionnistes, la marche de Selma a Montgomery, John F. Kennedy, les piquets de greve et, pour finir, son message aux etudiants de l'universite de New York au sujet de la question de la race, dans un discours qu'il a prononce a la veille de sa mort. Il exprime la conviction inebranlable que les gens ont le pouvoir de changer les choses s'ils suivent ensemble la tradition americaine de la desobeissance civile.
« Cet ouvrage très documenté se lit comme le plus passionnant des romans, à ceci près qu'il relate une tragédie vraie. [...] Une véritable (re)découverte des Amériques. » Le Monde diplomatique
Fruit du travail colossal d'archéologues, d'anthropologues, de scientifiques et d'historiens, ce livre nous montre pour la première fois le vrai visage des mondes précolombiens : une mosaïque de peuples, de langues, de cultures, d'empires, de cités puissantes, souvent plus riches et plus vastes que celles d'Europe ; un creuset de civilisations brillantes et évoluées, soucieuses de leur environnement - et non pas le continent vierge et sous-exploité que l'Histoire officielle a voulu nous présenter.
De la forêt amazonienne aux plateaux andins des Incas, du Mexique maya, olmèque ou aztèque aux villages des Iroquois, 1491 rétablit une vérité historique longtemps niée et nous entraîne au coeur d'un voyage fantastique à travers les Amériques, que nous découvrons peut-être pour la première fois sous leur véritable jour.
Ce livre commence comme une enquête sur QAnon, la nébuleuse conspirationniste qui a sévi sous Trump et qui s'est cristallisée lors de la prise du Capitole, le 6 janvier 2021. En apnée dans l'univers du complotisme américain contemporain, l'auteur s'attèle à la tâche, vaste et urgente, d'assainir le fatras de confusionnisme qu'est devenu le monde.
Q comme qomplot est un coffre à outils pour lutter contre les narrations toxiques qui alimentent le délire paranoïaque ambiant, de ceux qui sont convaincus que Kennedy n'est pas mort à ceux qui disent que la pandémie de coronavirus a été planifiée à l'avance, en passant par ceux qui croient à la conspiration mondiale des chemtrails. L'auteur prend à bras le corps un phénomène politique délétère qui court-circuite le mécontentement et la colère et les détourne vers des boucs émissaires. Un livre monstre qui joint les instruments narratifs et littéraires à la démonstration sociologique, psychologique et historique, et qui fait la preuve que la littérature a un rôle fondamental à jouer dans le combat contre la haine et le mensonge.
Pythagore hante l'imagination contemporaine, sans représenter toutefois bien plus qu'un nom associé à des découvertes mathématiques. Pourtant, pour les anciens, Pythagore faisait partie des sages incontournables. Il aurait même inventé le mot « philosophie ». Dans cette étude précise et accessible, Christoph Riedweg retrace les contours possibles de cette figure entourée de légendes et de récits accumulés tout au long de l'Antiquité.
Il dégage ainsi les traits probables de sa personnalité, les composantes de sa pensée comme celle de ses successeurs et brosse un portrait de la secte qu'il fonda en Italie du Sud dans le dernier tiers du VIe siècle av. J.-C. De l'approche philosophique jointe à l'histoire et à la sociologie, il résulte une description possible de la vie de Pythagore, de son enseignement, mais aussi de sa postérité jusqu'à nos jours.
Un vers du poète grec Archiloque : « Le renard sait beaucoup de choses, mais le hérisson sait une grande chose. » Cet aphorisme, remis à l'honneur en 1951 par le philosophe britannique Isaiah Berlin dans un essai qui fit fureur, sert de point de départ à John Lewis Gaddis : menant une réflexion inédite sur la stratégie à travers toute l'histoire occidentale, le principal historien américain de la Guerre Froide réussit un tour de force. D'un côté : les hérissons, dont la rigueur n'a d'égale que l'obstination dont ils font preuve pour parvenir à leurs fins, en dépit de tous les obstacles. Ainsi par exemple de Napoléon pendant la campagne de Russie. De l'autre : les renards dont l'instinct est de s'adapter constamment à une situation toujours en train de changer. En dix chapitres, tous soigneusement documentés, et qui vont de la lutte entre Xerxès et Thémistocle au Ve siècle avant notre ère à celle de Roosevelt et de Staline, l'historien américain ne cesse d'approfondir une réflexion sur les raisons qui, au cours des siècles, permirent à certains stratèges - les renards - de l'emporter sur leurs adversaires. Nourrie par une connaissance aussi variée qu'étendue, animée par un sens de l'anecdote bienvenu, De la grande stratégie constitue une synthèse brillante de l'un des très grands historiens militaires et diplomatiques actuels.
Après Sapiens qui explorait le passé de notre humanité et Homo Deus la piste d'un avenir gouverné par l'intelligence artificielle, 21 leçons pour le XXIe siècle nous confronte aux grands défis contemporains.
Pourquoi la démocratie libérale est-elle en crise ? Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle guerre mondiale ? Que faire devant l'épidémie de « fake news » ? Quelle civilisation domine le monde : l'Occident, la Chine ou l'Islam ? Que pouvons-nous faire face au terrorisme ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?
Avec l'intelligence, la perspicacité et la clarté qui ont fait le succès planétaire de ses deux précédents livres, Yuval Noah Harari décrypte le XXIe siècle sous tous ses aspects - politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel... Un siècle de mutations dont nous sommes les acteurs et auquel, si nous le voulons réellement, nous pouvons encore redonner sens par notre engagement. Car si le futur de l'humanité se décide sans nous, nos enfants n'échapperont pas à ses conséquences.
« Ce livre parle avant tout d'amour : le grec ancien a été l'histoire la plus longue et la plus belle de toute ma vie. Peu importe que vous connaissiez le grec ou non. Si c'est le cas, je vous dévoilerai des caractéristiques de cette langue dont personne ne vous a parlé au lycée, quand on vous demandait d'apprendre par coeur conjugaisons et déclinaisons. Si ce n'est pas le cas, c'est encore mieux. Votre curiosité sera comme une page blanche à remplir. Qui que vous soyez, cette langue recèle des manières de s'exprimer qui vous permettront de vous sentir chez vous, de formuler des mots et des idées qui ne trouvent pas d'expression exacte dans notre langue. » Le grec est une langue géniale : voici neuf bonnes raisons d'en tomber
éperdument amoureux.
Andrea Marcolongo est helléniste, diplômée de l'Università degli Studi de Milan. Elle a beaucoup voyagé et a vécu dans dix villes différentes, dont Paris, Dakar, Sarajevo et Livourne aujourd'hui. Elle a travaillé comme plume auprès de personnalités politiques. Comprendre le grec a toujours été pour elle le problème à résoudre et elle lui a dédié une bonne partie de ses nuits d'insomnies.
Red Cloud, Crazy Horse et Sitting Bull sont des figures emblématiques de l'imaginaire américain. Placés pour la première fois au centre de l'histoire, ils apparaissent comme les architectes de l'Amérique des Sioux, une puissance indigène considérable qui, pendant des générations, a dominé et façonné l'intérieur du continent. Pekka Hämäläinen retrace l'histoire complète des Lakotas, riche et souvent surprenante, du début du XVIe à l'aube du XXIe siècle. Tout d'abord chasseurs-cueilleurs marginaux, les Lakotas se sont réinventés à deux reprises : d'abord en tant que peuple fluvial qui dominait la vallée du Missouri, la grande artère commerciale de l'Amérique, puis - dans ce qui a été la première expansion radicale de l'Amérique vers l'Ouest - en tant que peuple de cavaliers régnant en maître sur les vastes hautes plaines. ?
Comme dans son précédent livre, L'Empire comanche, Pekka Hämäläinen se révèle un historien de premier plan, soucieux de donner point de vue différent de celui des vainqueurs.
« Tous les peuples mériteraient que leurs histoires soient racontées avec ce degré d'attention. » The ??New York Times?
Regroupant le plus grand nombre de textes d'Emma Goldman traduits en français, cette anthologie compose un vibrant plaidoyer en faveur du syndicalisme révolutionnaire, de l'athéisme et de l'égalité entre les sexes, ainsi qu'une charge implacable contre le patriotisme et le puritanisme. Emma Goldman y prend entre autres la défense de la pédagogie anti-autoritaire de Francisco Ferrer, elle critique sévèrement le pouvoir bolchevique en Russie et s'en prend au système carcéral, preuve d'un échec social collectif.
Irvin Yalom a consacré sa vie à ceux qui souffrent d'angoisse et de chagrin, à les aider à faire face, notamment à l'idée de la mort.
Lorsque sa femme, Marilyn, universitaire et écrivaine, a été atteinte d'un cancer incurable, il a affronté avec elle la maladie et la perspective de sa solitude à venir après soixante-dix d'une existence partagée. Ils ont alors entrepris d'écrire à deux jusqu'à ce que la mort les sépare au moment choisi par Marilyn, et avant qu'Irvin poursuive seul.
Dans cette chronique d'une mort annoncée, empreinte d'une très grande sincérité, Irvin et Marilyn Yalom se livrent avec la chaleur des adolescents qu'ils étaient lorsqu'ils se sont connus, la sagesse de ceux qui ont mûri puis vieilli ensemble, et la sérénité que donne le sentiment d'avoir pleinement vécu. Leurs voix alternent pour aborder les questions de l'intimité, de l'amour et du chagrin, réfléchir sur la maladie, l'acceptation, la mort, et sur la vie d'Irvin sans Marylin. Avec ce livre inoubliable, ils nous offrent un éclairage précieux sur la mort et la perte de l'être aimé.